Le 23/10/2012
Monsieur le Président,
Petit préambule avant d’en venir à l’objet de ma lettre : le dimanche 6 mai 2012, j’étais rue de Solferino. J’avais toute la panoplie qui convenait, t-shirt, badge, drapeau, pancarte. Je me suis tapée des vuvuzelas et des pouet-pouet de match de foot pendant trois heures et demie avant que votre bouille n’apparaisse à l’écran à 20h, alors j’exige un peu de reconnaissance. Je veux être bien traitée, espèce de Ponce Pilate, petit calomniateur, sinon je vais vous exploser, moi, vous allez voir ! Nan mais.
Cela étant dit… Monsieur mon Président, après avoir observé vos premières semaines à la tête de l’Etat, j’en suis arrivée à la conclusion suivante : il vous manque un élément essentiel, un élément nécessaire pour compléter votre stature d’homme d’Etat. Vous avez besoin de glamour, vous avez besoin d’une Pompadour, vous avez besoin d’une Christine Deviers-Joncour… bref, vous avez besoin d’une maîtresse. Attention, je ne parle pas d’une compagne officielle, j’ai bien dit une maîtresse. Ce sera un apport indispensable à votre bien-être durant les cinq années à venir, François (vous permettez que je vous appelle François ?). Car il faut quand même remettre les choses au clair. C’est fini, le temps où toutes les filles jetaient leur petite culotte au passage de Montebourg, Peillon et Valls. C’est fini, c’est vous la star maintenant, assumez ce nouveau statut d’urgence, François.
J’ai le plaisir d’annoncer à tous ma candidature au poste de première favorite. Mon CV devrait vous séduire, François. Electoralement parlant, j’ai de nombreuses qualités. J’en veux pour preuve ma dernière carte d’électrice qui faisait sourire en coin les assesseurs de mon bureau de vote, puisque mon numéro d’ordre sur les listes électorales était le 69. Je suis convaincue que vous trouverez ce signe du destin prometteur. Mais j’ai encore beaucoup de choses à vous dire pour vous convaincre…
Moi maîtresse du Président de la République, j’interromprai tes réunions déguisée en prostituée moldave et on roulera toute la nuit sur ton scooter. Au petit matin, on s’arrêtera pour acheter des croissants, ça fait grossir mais on s’en moque, mon Fanfan de Président, tu fais ce que tu veux.
Moi maîtresse du Président de la République je ferai en sorte que mon comportement ne soit JAMAIS exemplaire et je mettrai un point d’honneur à traiter le premier ministre de collaborateur en le promenant à quatre pattes au bout d’une laisse avec un joli collier à clous.
Moi maîtresse du Président de la République… eh ben, je mettrai jamais de culotte.
Moi maîtresse du Président de la République, j’aurai une fille qui te ressemblera énormément, Fanfan, et on lui donnera un prénom tout bizarre, encore plus bizarre que Térébenthine, je sais, c’est un défi, mais on peut y arriver.
Moi maîtresse du Président de la République, je serai ta Lady Di, tu seras mon VGE sans l’accordéon. Pardon, qu’est-ce que tu dis ? Mais bien sûr, je peux aussi faire Marlène Jobert si ça te tente.
Moi maîtresse du Président de la République, je serai ta Wallis Simpson de l’ombre, ta belle Otero avec un petit 90B, tu seras mon Félix Faure et je serai ta pompe mais pas funèbre.
Moi maîtresse du Président de la République je participerai à des collectes de fond pour ma propre garde-robe dans un hôtel parisien.
Moi, maîtresse du Président de la République, je te le demande instamment : vérifie ta cravate quand tu descends de voiture, parce qu’elle est toujours de travers.
Moi maîtresse du Président de la République, je serai une présence indispensable puisque Valérie Lauren Bacall pourra passer ses nerfs sur moi, et je sens que ça va faire plaisir à bien du monde.
Moi maîtresse du Président de la République, tous tes échecs pourront m’être imputés, ce sera à cause de moi, à cause de ma mauvaise influence de prédatrice sexuelle et de la formidable puissance de mort que j’exercerai sur toi, pauvre petit homme sans défense.
Moi maîtresse du Président de la République, regarde-moi Fanfan, je suis là, une rose à la main, pour t’ouvrir le chemin…
Moi maîtresse du Président de la République, je te taquinerai la mimolette, je te chatouillerai l’étiquette du Flamby, je dorloterai ta trompe de Babar, je câlinerai ta fraise des bois et Fabius pourra venir regarder si ça lui dit.
Voilà… la prochaine fois qu’on se voit, je vous amène un petit graphique, comme dirait François Lenglet, afin de récapituler les tenants et les aboutissants de mon merveilleux programme.
En toute poupoupidoualité.
Madame Sans-Gêne.