Voulez-vous passer la nuit avec moi ? La Nuit… Debout !

Je voulais écrire un petit article, qui est plus une invitation qu’autre chose

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Dimanche 3 avril – 34 mars en calendrier Nuit Debout. Après bien d’autres, la rumeur de cette Nuit me ramène jusqu’à sa place parisienne, République.
J’arrive avec une amie, un millier de personnes sont assises, une assemblée générale est en cours et les propositions se votent au consensus, avec de drôles de signes des mains que mon amie m’explique.

Une heure plus tard elle est contrainte de partir, j’ai envie de rester, je vais m’asseoir dans un groupe de discussion qui s’est formé sur : comment décentraliser le mouvement, le créer, recréer ailleurs ?

On ne se connaît pas, on parle, on débat, le cercle s’agrandit, passe de 10 à 100. A côté, une scène, des concerts, un peu plus loin, des gens qui dansent.

Mardi 36 mars, je retourne sur la place, y retrouve une étudiante rencontrée le 34, ainsi que des milliers de personnes et une grande effervescence. De la musique, un film projeté, et surtout une immense assemblée générale où les luttes (loi du travail, violences policières, droits des réfugié-e-s, écologie…) sont appelées à converger, où nous sommes appelé-e-s à agir et réfléchir à nos actions. Certaines d’entre elles se mettent déjà en place : soutien aux manifestants retenus par la police à Saint-Germain, lien avec Stalingrad pour l’accueil et le soutien aux réfugié-e-s.

Occuper un endroit, ouvrir la parole, le débat,

De belles nuits que ces Nuits Debouts

Allons dès ce soir y creuser nos cernes… et nos imaginations ! 

Par S.D.

2 commentaires

  1. Bonjour,

    Manifestant du 9 et 31 Mars, je suis passé hier soir pour voir ce qu’il en était. Schématiquement j’ai vu deux groupes. Ceux qui s’étaient assis dans cette grande AG à ciel ouvert et ceux qui étaient assis en petits groupes et buvaient des coups. L’impression que ça m’a donné c’est que fondamentalement, ces gens n’étaient pas là pour la même chose. Et pourtant, l’idée est là. Mais de mon point de vue, tant que vous serez là pour faire « gentiment » la fête, vous n’inquiéterez pas ces personnes que vous dénoncez et qui se moquent « du peuple » au sens large. Cela finira comme le mouvement occupy wall street, sans réel impact.
    Tant que vous resterez à faire un seating place de la République, vous ne serez pas vu, ni entendu. Une des intervenantes hier à dit, il me semble, quelque chose de très juste. Lors de l’évacuation Mardi matin, il n’y avait que 3 personnes pour faire face aux forces de l’ordre. A quoi bon être plusieurs milliers de 18h à fin de soirée si c’est pour s’évaporer ensuite ? Je crois qu’elle a raison. Si vous voulez être vus et entendus par ceux que vous dénoncez, allez devant l’assemblée Nationale ou dans les jardins du luxembourg face au Sénat. Cette démocratie que vous voulez vous réapproprier, à juste titre, ceux à qui vous voulez faire passer le message sont là. A l’image de la million man march aux US en 1995, ou des centaines de milliers de personnes ont manifesté face au congrès à washington, faites de même, allez face à l’assemblée nationale et face au Sénat, ne restez pas Place de la République. Ce n’est que mon avis.

    Jaël

  2. Bonjour Jaël,

    Je suis également manifestante en plus de « Nuitdebouïste ». Je comprends votre avis mais je pense que l’occupation d’un lieu au centre des villes a une portée politique, et tant mieux si l’on y fait aussi la fête. Rassembler des milliers de personnes le soir, la nuit, depuis le 31 mars, ce n’est pas anodin. Ce qui me semble justement intéressant à République, conformément à ce que vous dîtes, c’est que des voix se font entendre – comme celles que vous présentez – pour appeler aussi à agir ailleurs : mardi un groupe est parti concrètement à Saint-Germain pour essayer de faire sortir des manifestants arrêtés par la police ; mon emploi du temps est rempli de manifestations, rassemblements à mener suite à l’écoute de diverses paroles surgies sur la place. C’est un lieu de rassemblement ou peuvent naître de nombreuses idées d’actions. Et ce que je trouve particulièrement intéressant, c’est de pouvoir voir se rencontrer différentes luttes, différentes idées ; de pouvoir prendre la parole sur des sujets politiques et de trouver le courage et l’impératif de se mobiliser.
    Ce que vous dîtes est juste : beaucoup de personnes à 20h, beaucoup moins à 5h du matin pour l’expulsion. Mais faut-il pour autant critiquer l’affluence de 20h ? Je ne crois pas, je crois que cette affluence (en plus des milliers de personnes suivant les AG sur périscope) font circuler des mouvements de pensées et des envies de se mobiliser.

    Du coup, vous devriez revenir à République pour suggérer des actions !

    A un de ces soirs ou au 9 Avril dans la rue !

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