Derrière

Delia Abouakil |

Je ferme les paupières et un monde naît derrière.

Des rires colorés rebondissent excités dans notre nuit d’été
Les couverts tintent, les portes trinquent, les voix s’éreintent
Et l’on ne sait pas qui de la joie ou du thym a le plus lourd parfum
Par quel chemin ténu cette nuit est venue ?

On est sortis, on a senti les platanes, on a dressé la table.
L’air était tiède et plein, il nous a invités
Alors on s’est levés, on a marché plus vite, on a parlé plus fort.
On ne tourmentait rien, on s’éclairait de tout.

Et le Tout était là, l’heure joyeuse, la table feuillue,
La nuit toute noire et ses colliers de plantes,
Et les lampes ricanant à nos chansons tonitruantes.

Nos esprits bondissaient mais le temps a passé.
Sentait-on seulement que l’instant était doux ?
L’embrasse-t- on maintenant parce qu’il a disparu ?

Les couverts teintent, les portes trinquent, les voix s’éreintent

J’ouvre les paupières et mon monde dort derrière.

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