Le CRL, ton ami pour apprendre les langues étrangères

 

Ismayah Aly | Te perfectionner en langues étrangères à la fac, sans contraintes et à ton rythme? C’est possible et c’est ce que propose le Centre de Ressources en Langues à l’Université Sorbonne Nouvelle. 

Es-tu passé à la fac durant la semaine du 9 au 13 septembre dernier ? À Sorbonne Nouvelle, c’était la semaine d’intégration, l’occasion de découvrir ou replonger dans la vie étudiante et de campus: des étudiants investis et chaleureux pour t’expliquer les divers services proposés à l’université, des stands des différentes associations dans le hall. Parmi eux, l’association nommée CRL. 

Le Centre de Ressources en Langues offre aux étudiants, mais aussi aux enseignants et aux personnels de Paris 3, les ressources pour s’améliorer dans la langue étrangère de leur choix à travers du tutorat, des ateliers et autres évènements. Tu n’étais peut-être pas à la semaine d’intégration, ou tu as raté le stand du CRL, mais l’équipe de Nouvelles Vagues y était, alors on te fait découvrir cette association, qui te donne la possibilité de t’améliorer en langues, selon tes disponibilités et en autonomie, tout cela dans un cadre bienveillant et convivial. Dans cette interview, nous laisserons Haeun et Amélie, tutrices au sein du CRL, t’en dire plus sur cette formidable structure.           

Haeun: Nous sommes dans le Centre de Ressources en Langues à la Sorbonne Nouvelle. Nous sommes situés au 6ème étage du bâtiment B au campus Nation. Nous proposons des ateliers de conversation de langues étrangères et des séances de tutorat individuel pour les personnes qui veulent avoir des conseils méthodologiques sur l’apprentissage des langues.  Nous proposons parfois des jeux ou des événements autour des langues étrangères aussi.  L’année dernière, on a eu un peu plus de langues, mais pour l’instant et pour le semestre à venir, nous aurons certainement l’anglais, l’espagnol, le français langue étrangère (FLE), le coréen et le chinois. Il y a une possibilité d’avoir aussi l’italien, l’arabe, le portugais et l’allemand. 

Et c’est très léger, il n’y a pas d’obligation. Pas de devoir, pas de note, c’est un peu différent des cours traditionnels. Vous pouvez le faire quand vous voulez, vous pouvez venir en vous inscrivant sur iCampus, où il y a une page dédiée. Vous pouvez enregistrer le CRL en tant que cours sur le système, et après vous pourrez trouver toutes les informations et quelques ressources pour l’apprentissage en autodidacte. Il y aura aussi un planning à la fin de ce mois (mois de septembre).  Alors, vous pouvez vérifier le planning et si un créneau vous convient ou plusieurs, vous pouvez vous inscrire avant de venir. Le maximum, c’est 8 personnes par atelier. Et ça sera réparti en niveaux, le plus souvent. Vous pouvez aussi choisir le niveau qui vous convient. 

Chaque semaine il y a un thème dédié: ça pourrait être la culture, la musique, parler de l’été, et tout ça et tout ça… C’est très intéressant il y a une ambiance très agréable où vous pouvez rencontrer, pas seulement les tuteurs, mais aussi des amis qui partagent peut-être la même passion dans une langue étrangère. 

Vous dites qu’il y a ces langues là et peut être celles-ci. Êtes-vous à la recherche de nouveaux tuteurs? 

Amélie: On a des ressources pour toutes les langues que Haeun a citées mais pour les ateliers et les tutorats, on a besoin de tuteurs. Donc là, ce qui est sûr c’est qu’on a les cinq langues: coréen. chinois, français langue étrangère, anglais, espagnol, et à confirmer trois ou quatre autres langues.

Et sinon ce que je pourrais rajouter, c’est qu’en général, c’est quand même un centre très intéressant. Nous on vient un peu en complément, pour que les étudiants et étudiantes aient un espace où ils puissent parler, échanger en langue étrangère. 

Moi je recommande de venir assez régulièrement, si on veut voir une véritable progression. L’année dernière, j’ai vu une progression fulgurante chez les étudiants et les étudiantes qui sont venus une fois par semaine et qui étaient motivés parce qu’ils partent à l’étranger en études universitaires. Au début, souvent on est peu à l’aise, on se dit “mais ça fait des années que je n’ai pas parlé espagnol par exemple, je n’arrive même plus à dire trois phrases à la suite.” Et puis au final, ça revient petit à petit parce que, lorsqu’on a déjà fait des langues étrangères, on a encore le vocabulaire, c’est juste qu’il est un petit peu loin dans le cerveau et il faut le réactiver. 

Donc le CRL ça sert aussi à ça, et au bout d’un mois au CRL, en venant assez régulièrement vous réactivez tout ça, et en prenant plaisir à le faire, ça revient très rapidement, plus rapidement que ce qu’on pense. Comme disait Haeun, on essaye à chaque fois de créer un climat de bienveillance, très sympa, où justement on essaie de débloquer quelques obstacles qui peut y avoir dans la langue orale. On a peur de sa prononciation, on a peur de ne pas avoir de bons mots, on rigole parce qu’on n’est pas trop sûr. Donc on essaie de débloquer ça avec bienveillance, et dans un endroit très sympa, safe place. Généralement ça marche, les gens arrivent à reprendre confiance dans leur capacité à parler une langue étrangère, donc c’est plutôt chouette. Et pour divers objectifs, que ce soit pour une mobilité qui est prévue à l’étranger,  soit pour entretenir aussi sa langue parce qu’on est parti aussi en Angleterre par exemple l’année d’avant, et on a eu un bon niveau et on veut l’entretenir, soit pour approfondir une langue qu’on a parlé à un autre moment… Il y a beaucoup de possibilités. On fait des jeux, on fait plein de choses.

Y a-t-il un nombre minimum ou maximum de cours à faire chaque semaine ?

Amélie: Comme on veut ! Il faut juste s’inscrire à chaque fois, trouver les créneaux qui coïncident avec les autres cours qu’on a, avec le bon niveau qu’on souhaite aussi travailler.  Donc souvent les gens viennent une fois toutes les semaines ou une fois toutes les trois semaines, et c’est très bien aussi. Parfois, certains viennent deux fois par semaine, une fois et après ils reviennent, ils disent “ah mince, j’ai oublié.” Ils reviennent des mois après. C’est ça qui est bien aussi: c’est sur la base du volontariat. Donc les étudiants et les étudiantes sont vraiment libres de venir. 

C’est ça qui fonctionne aussi je pense, parce que c’est des gens qui veulent vraiment travailler, ils sont motivés pour le faire. Certains sont arrivés par exemple au deuxième semestre et ont trouvé ça dommage, de ne pas avoir su qu’il y avait le CRL au premier semestre. Parfois c’est un peu difficile de garder la régularité aussi. Ce que font certains, c’est d’inclure le CRL dans leur emploi du temps en disant “bon, en fait après mon cours de linguistique le lundi après-midi, toutes les semaines, je vais aller au CRL pour travailler mon coréen” avec Haeun ici présente. Mais voilà, c’est vraiment très libre. On peut venir plusieurs fois par semaine ou une fois par mois, c’est vraiment comme on veut. 

Vous dites que c’est par niveau. Est ce que vous faites passer des tests de niveau aux étudiants ou c’est eux qui imaginent leur niveau ?  

Amélie: Oui, c’est surtout ça. Les niveaux sont un peu hétérogènes, parce que certains ont peut-être un niveau qui est plus A2, mais ils préfèrent le créneau pour le niveau B. Donc on est assez libre de toute façon de gérer ça. On essaie de respecter les niveaux pour que personne ne soit lésé, mais c’est plutôt sur la base de l’autodétermination, si on est en B1, en B2… On va peut-être proposer pour certaines langues des cours d’initiation, parce que dans certaines langues, il y a beaucoup de débutants. En coréen, en chinois, ça peut être le cas par exemple, donc on va voir un petit peu ce qu’on peut faire.  Pour les ateliers de conversation, c’est plutôt à partir du niveau A2 pour pouvoir échanger, pour qu’il y ait un minimum de conversation quand même.

Sinon il y a aussi un self test de positionnement, mais qui peut être certifiant. Notamment à l’université parfois, on le considère comme une certification de langue. Donc c’est possible de la passer au CRL, ça dure à peu près une heure selon les cas. On le propose pour plusieurs langues: le français, l’anglais, l’espagnol,…

Est-ce que cette certification est gratuite ?

Amélie: Oui, c’est gratuit. En plus elle est très bien !  Pendant l’année, on pourra faire passer aussi des certificats avec le CLES ( https://www.certification-cles.fr/). Mais ça on ne l’a pas encore mis en place, on aura plus de détails au cours de l’année. 

Il y a aussi le 7speaking qui a été mis en place l’année dernière. Le 7speaking est en fait une application pour apprendre en autonomie les langues, donc elle est accessible pour l’anglais, le français langue étrangère, et d’autres langues. C’est une application, un peu comme Duolingo. C’est la même chose, mais en plus fourni, avec beaucoup plus de choses en compréhension orale. C’est gratuit. Normalement c’est payant car c’est une entreprise extérieure, mais grâce à la fac qui a réussi à nouer un partenariat avec 7speaking, c’est gratuit.

Par rapport au certificat, est-ce qu’il se positionne comme le Cambridge en anglais comme on peut faire à partir du lycée, ou est-il plus élevé ?

Amélie: C’est la même logique. Il est quand même très reconnu le CLES,  mais est-ce qu’il est aussi reconnu que le Cambridge? J’en doute au niveau international. Il est quand même assez reconnu mais c’est vrai que le Cambridge a une influence assez importante dans tous les pays. Cette certification là, c’est peut-être plus franco-français. On va la mettre en place cette année, donc on n’a pas encore tous les détails.

L’aventure CRL ce n’est pas juste les facilités d’apprentissage des langues pour les étudiants, mais aussi le précieux accompagnement des tuteurs, sans qui les fameux ateliers de conversation ne pourraient avoir lieu. Les tutrices Haeun et Amélie nous ont partagé leur expérience.   

Pouvez-vous expliquer comment les tuteurs sont choisis?

Amélie: Oui, alors l’année dernière, il y a eu une campagne de recrutement un peu comme les contrats étudiants qui sont proposés à la bibliothèque universitaire. On a donc des contrats étudiants, donc on passe un entretien pour voir si on a les aptitudes pour pouvoir enseigner, ou les aptitudes pour pouvoir très bien manier la langue qu’on va enseigner. Puis après cet entretien là avec ceux qui gèrent le CRL, on est embauché, on a un contrat étudiant. Et voilà ! Après on est tous étudiants et étudiantes: certains sont en doctorat, d’autres master. Donc voilà, c’est vrai que c’est en complément de notre travail en tant qu’étudiant, enfin un travail d’étudiant en complément de nos études. 

Donc si on veut devenir tutrice, on envoie un mail au CRL? 

Amélie: Vous pouvez envoyer un mail au CRL au crl@orbonne-nouvelle.fr. Notre équipe n’est pas tout à fait complète, donc c’est encore possible de candidater, et même pendant toute l’année pour des langues qui ne sont pas déjà proposées.

Et donc là, selon les disponibilités, les personnes qui gèrent le CRL vous répondent. Après le CV, la lettre de motivation, il y a un entretien et une petite formation. Parce que c’est un métier d’enseigner et on n’est pas tous des professionnels, mais certains oui. Il y a des personnes qui sont doctorantes. Moi je suis agrégée personnellement, donc on a quand même une équipe qui est très formée en enseignement, et on a quand même une petite formation pour pouvoir bien gérer l’enseignement dans ce contexte là, qui est un peu différent, parce que c’est des ateliers de conversation.

Quelle a été votre expérience personnelle en tant que tutrice au sein du CRL ?

Haeun: Je suis Sud-Coréenne. Je suis venue en France l’année dernière pour poursuivre mes études en Master, en interprétation de conférence à l’ESIT, qui est l’Ecole Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs, située au 4ème étage. Je suis tutrice au CRL depuis l’année dernière, alors c’est ma deuxième année de tutorat ici. 

L’année dernière, c’était vraiment très fructueux pour moi, parce que j’ai pu rencontrer beaucoup d’étudiants et d’étudiantes qui sont passionné.es à apprendre la langue coréenne et j’ai aussi pu rencontrer des personnes qui veulent partir ou qui sont déjà partis en Corée du Sud, pour faire des échanges. Alors j’ai pu donner beaucoup de conseils administratifs et pratiques, et aussi pour l’apprentissage de la langue.  C’était très bien de rencontrer des personnes qui sont intéressées par la culture coréenne. Personnellement, c’était très bien pour moi aussi, parce que j’ai pu réfléchir un peu sur la langue coréenne, ma langue maternelle. Je n’avais jamais beaucoup réfléchi au fonctionnement de la langue, de la structure et de la grammaire. C’était une bonne opportunité pour moi d’apprendre stratégiquement et systématiquement comment fonctionne la langue, et de faire des comparaisons avec la langue française aussi, pour les apprenants francophones. C’était aussi bien pour moi de manière linguistique. C’était vraiment une année très agréable et j’ai passé un très bon moment, avec mes collègues aussi dans l’équipe alors c’était une année où j’ai pu apprendre beaucoup en enseignant les autres étudiants, alors j’ai hâte de commencer la nouvelle année.  

Et comme Amélie le disait avant, le coréen est aussi disponible pour les grands débutants,  parce que c’est une langue qui n’est pas beaucoup apprise ici, au lycée ou au collège, en France. Donc si vous n’avez pas beaucoup de connaissances sur le coréen ce n’est pas grave, vous pouvez juste venir avec votre passion et on va apprendre depuis la base, tous ensemble. Alors n’hésitez pas à venir et à bientôt ! 

Amélie : Moi c’est Amélie, je suis la tutrice en espagnol. J’ai commencé à être tutrice au CRL l’année dernière. Je suis en Master aussi à l’ESIT, en interprétation de conférence, en reconversion: avant j’étais enseignante, donc je suis professeure agrégée d’espagnol. J’ai toujours eu un bon rapport avec l’enseignement en général. Mais c’est vrai que j’aime particulièrement enseigner au CRL, parce qu’on rencontre des étudiants, et même, et c’est ça que je voudrais aussi préciser, c’est ouvert à tout le personnel de l’université, donc il y a aussi des maîtres de conférence, des professeurs qui viennent, voilà c’est vraiment ouvert à tout le monde. C’est vrai que moi j’ai pu rencontrer énormément de gens différents, tous passionnés. Et donc c’est très sympa comme travail au final, parce qu’on rencontre beaucoup de gens, on discute de plein de choses, on apprend à connaître énormément de personnes très diverses. Donc ouais, j’aime beaucoup ce travail. Très belle équipe aussi, et le fait de travailler avec des petits groupes, d’avoir plutôt des ateliers de conversation, c’est aussi très agréable parce que c’est moins lourd pour enseigner, c’est plus dynamique ! C’est vrai que c’est un endroit parfait pour pouvoir apprendre réellement une langue, ce qui n’est pas toujours le cas dans toutes les conditions d’exercice professionnel de l’enseignement. C’est aussi très gratifiant de pouvoir travailler à l’université, d’étudier et d’aider les étudiants qui sont tous motivés, qui ont des objectifs, et qui sont passionnés par les langues. Voilà mon année à peu près. J’ai hâte aussi de commencer cette nouvelle année !

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