A la suite de la réédition de son album Reflet, Grand Corps Malade remonte sur scène pour offrir à ses fans un concert/ spectacle le 02/12 au Zenith de Paris !
Un concert versatile

Ro’ : Je ne connais au départ que trois chansons de Grand Corps Malade, notamment à travers ma mère. Je plonge donc dans le concert un peu à l’aveugle, vierge de toutes attentes particulières.
“J’ai vu de la lumière alors je suis entré” : cette ouverture de show résume bien l’attitude artistique que prend le slameur pendant une heure et demie. Si le choix des chansons n’est pas celui que mon acolyte espérait, le travail de mise en scène et de scénographie est lui bluffant. La lumière devient quasiment le personnage principal du spectacle en dépit de l’artiste. Sobre mais versatile, le décor se transforme au gré des musiques, plongeant les spectateurs dans des univers tous différents. On passe alors des rues de Saint Denis à une maison dans les nuages, représentatifs du slam provocateur tout comme de les chansons d’amour dédiées à sa femme.
Plus qu’un concert, c’est aussi un spectacle auquel on assiste : Grand Corps Malade alterne entre ses textes chantés, des moments quasiment de one man show, et une forte participation du public. C’est un homme drôle et qui en joue avec la foule. Il la taquine, lui raconte des anecdotes de famille et d’amour, la remercie. Je crois aussi ne jamais avoir autant participé à un concert : telle une classe suivant son professeur, le chanteur nous fait taper des mains sur son rythme, mais aussi chanter en karaoké géant avec les paroles projetées au tableau. On chante, on s’amuse, et pour quelqu’un comme moi qui connaît peu l’artiste, on se sent inclu et actif.
La cohésion avec la foule touche aussi les musiciens. Malgré un groupe exclusivement masculin (avec comme excuse l’emploi du temps des artistes féminines qui manque de conviction), Grand Corps Malade interagit avec eux. On ressent qu’ils forment tous une équipe, un vrai groupe. La complicité qu’ils ont entre eux est palpable : que ce soit des blagues l’un sur l’autre ou leur présentation un à un, ils participent activement au show et y ajoutent de la vie.

J’ai donc été agréablement surprise du concert ! Accessible et aux visuels bluffants, je reconnais toutefois que si les nouveaux fans y trouvent leur compte, le nouvel album mis au premier plan, les puristes du slam de la première heure pourraient se sentir lésés et oubliés du slameur. Un concert de Grand Corps Malade sans Midi 20, quand même…
Comme un goût de trop peu
Cass’ : J’ai découvert l’artiste étant petite, à l’époque où il faisait du slam – du vrai. Après plus de 20 ans dans l’univers de la musique, il eut probablement besoin de se réinventer, et se considère aujourd’hui peut être plus comme un artiste pop. Ce fut donc un concert sans Midi 20, qui d’ailleurs ne s’est pas éternisé.
Triste de ne pas avoir été transportée par Voyage en train, je retiens cependant ses nouvelles compositions trouvant écho chez un public plus hétéroclite. Il ne s’agissait pas d’un concert revenant sur sa carrière, mais sur la promotion d’un nouvel album ; difficile donc de lui en vouloir. Ses compositions évoluent, et se dédient pour la plupart à sa femme : un homme romantique dirait-on.
Finalement, n’est-il pas normal de vouloir s’essayer à d’autres genres quand l’impression d’avoir fait le tour surgit ? Heureusement, sa plume ne change pas et transporte au travers son timbre de voix les mêmes paroles du bout du monde qu’autrefois.
