Lilou MOURAUX | Le 7 février 2025, j’ai pu assister au spectacle musical du groupe 4Femmes. Je tiens à remercier le groupe et Xavier Chezleprêtre pour cette invitation.
Pendant une heure, le groupe 4Femmes a transporté le public dans un voyage musical envoûtant et engagé. Ariana Vafadari, la créatrice du groupe, accompagnée de trois autres femmes, issus de cultures différentes et chantant en plusieurs langues, a mis en scène ce spectacle dans le but de partager la lutte et les souffrances des femmes du monde entier.
Le groupe 4Femmes est né d’une commande de la Maison Cartier pour l’Exposition universelle de Dubaï. Avec pour objectif de mettre les femmes au centre de son projet, Ariana Vafadari rencontra des jeunes filles d’Asie qui lui ont fait part de leurs enfances au milieu de la violence et du recul des droits des femmes. Ariana Vafadari et l’écrivain Atiq Rahimi se sont inspirés de ces échanges pour composer des morceaux qui dépeignent les violences subies par les femmes. Ces jeunes femmes étaient présentes lors de la représentation à Paris, Ariana Vafadari les a fait venir sur scène après les applaudissements finaux.
Depuis, le projet a été réécrit et adapté pour en faire un spectacle musical avec des chanteuses féministes et engagées venant de plusieurs endroits du monde. Ces artistes mêlent donc l’histoire des violences faites en Asie, ainsi que leurs expériences personnelles. Ariana décrit son spectacle comme le récit de femmes victorieuses qui réussissent malgré tout à échapper à un destin fatal.
Sur scène, les quatre femmes sont accompagnées de quatre musiciens : Keyvan Chemirani aux percussions, Rusan Filiztek au saz et luth oriental, Julien Carton au piano et Leila Soldevila à la contrebasse. Ce qui permet à ce spectacle d’être unique et d’autant plus touchant est la diversité des chanteuses. Le mélange harmonieux des langues, des timbres de voix, des âges et des origines a fait transparaître une authenticité et une vulnérabilité singulière. D’abord, la créatrice Ariana Vafadari, une musicienne compositrice franco-iranienne, une mezzo soprano qui s’inspire de son héritage orientale et de sa passion pour la musique classique pour composer des œuvres lyriques souvent engagées et féministes. Elle est accompagnée par Guläy Hacer Toruk, une chanteuse française d’origine turque qui met en lumière les chants traditionnels turcs. Puis Marianne Svasek est une artiste néerlandaise qui enseigne et joue de la musique, notamment indienne, dans le monde entier. Finalement Cindy Pooch est une chanteuse française d’origine camerounaise.
La force de ce spectacle se trouve dans la sensibilité qu’expriment les chanteuses et aussi les musiciens. Bien que les paroles ne soient pas forcément en français, elles parviennent à transmettre aux publics un message et une histoire. Le respect et l’admiration entre les artistes se font ressentir par leurs attitudes sur scène, cela ajoute une force au message transmis. Ce spectacle musical chanté en plusieurs langues par plusieurs femmes, et accompagné de différents musiciens aurait pu être brouillon, mais c’est totalement l’effet inverse: on ressent la cohésion et la vulnérabilité de chacun.
Chaque morceau était accompagné d’un silence respectueux, presque solennel. Après les applaudissements, le spectacle retrouvait son intimité. Dès les premières notes, une atmosphère envoûtante s’emparait de la pièce et créait une bulle autour des artistes. A l’issue de la représentation, les artistes ont invité le public à accompagner un chant. Cela a permis à cette bulle d’accueillir les spectateurs et de créer une fin mémorable.
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