Traversée de l’Atlas et du temps

Paulina Gautier-Mons, le 31/03/13

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Andy et Lana Wachowski, les créateurs de Matrix, reviennent avec une épopée à travers les âges et les univers. Cloud Atlas est un film ambitieux de 2h45minutes brisant certaines règles cinématographiques.

Six histoires s’entremêlent avec une idée principale : « tout est connecté ». Vos actions sont toujours en lien avec les gens qui vous entourent. Vos choix, mêmes infimes, pourront avoir des conséquences sur les futures générations. Bref si vous n’êtes qu’une goutte dans l’océan ne vous inquiétez pas parce que : « qu’est-ce qu’un océan si ce n’est une multitude de gouttes ? »  Manichéen à souhait, le film ne lésine pas sur la morale qui se veut bonne conscience. On parle d’amour libre, d’égalité entre les races, de combat pour la liberté. En somme le scénario, adapté du roman de David Mitchell, a un joli message à faire passer : « aimez-vous les uns les autres. » Le discours du long-métrage qui prête à sourire par sa bonne foi, sa simplicité enfantine mais surtout par son financement américain, n’efface pourtant pas totalement l’intérêt de Cloud Atlas. Le récit de Cloud Atlas porte à l’écran six histoires aux protagonistes différents. L’un est explorateur au XVIII, l’autre est musicien homosexuel au XIX, l’une est journaliste dans les années 70, lui est un vieil éditeur à la carrière ratée à notre époque. Enfin Sonmi-451 est une clone du XXII et Zachry un rescapé de la « chute » en 2321.  Le rythme du film est régi par l’alternance de leurs réincarnations. Les Wachowski, mais aussi Tom Tykwer, proposent autre chose qu’un scénario standard. Ils extirpent les possibilités du cinéma en réunissant les genres cinématographiques. On peut donc passer d’une comédie British à un film fantastique en un seul plan etc… L’esthétique change avec le genre même si la façon de filmer restera sensiblement la même, c’est à dire d’un intérêt plutôt limité. Ce traitement particulier, qui intègre les multiples facettes d’une société de plus en plus disparate, ravit ceux qui sont pour une forme de cinéma nouveau avec des codes moins strictes quant à la structure du scénario et du genre. En revanche l’utilisation qui en est ici faite peut inquiéter les artistes, ceux qui font réellement vivre le septième art à coup de Holy Motors

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