Conférence Cognivences : entre passion et connivences

Loan Peuch & Valentine L. Delétoille | Eliott et Ondine, deux scientifiques normaliens, ont la volonté dévorante de faire bouger les choses dans leurs domaines et d’accélérer la recherche. Convaincus, passionnés, ambitieux, ont peut espérer que le Forum ne soit que le début.

11h. Dans une salle vide, une paire de passionnés attend les étudiants qui viendront assister à cette conférence promettant d’intéresser les littéraires, linguistes et artistes que nous sommes aux sciences cognitives. La conférence commence, de manière dynamique, animée d’abord par Eliott Owczarek, coprésident de Cognivence, première association des étudiants en sciences cognitives de France, qui annonce tout de suite la couleur : “On peut être étudiants, et passer de l’idée à l’action, même à 7 personnes”.

Leur projet le plus important est le Forum des Sciences Cognitives, cette année sur le thème du” voyage au cœur de l’apprentissage” qui se tiendra le le 31 mars 2019 à la Cité des sciences. Une énorme fierté pour le groupe ; et pour cause, cet événement grand public réunira plus de 6 000 visiteurs, pouvant prendre part à une quinzaine de conférences et découvrir des stands de professionnels francophones et d’activités en tous genre. Le Forum qu’ils organisent est le plus gros événement de sciences cognitives de France. Quelque chose de massif, en somme. Se bouger pour faire bouger les choses.

Leur but est clair : la vulgarisation. Les sciences cognitives sont omniprésentes dans nos vies et sociétés, nous informent-ils. Vulgariser, c’est mettre à la portée de tous, c’est éviter voire corriger les biais et amalgames qui nous submergent.

Les sciences cognitives comme moyen de comprendre le monde et l’art, jolie promesse.

Des mots choisis avec soin pour ne pas perdre l’étudiant, ni amateur ni coutumier, des
sciences et des exemples concrets et universels nous aident à comprendre leur ancrage
dans la vraie vie, dans notre vie à tous. Il n’y a pas de place laissée aux phrases brumeuses d’une science exacte ne faisant souvent que planer au dessus du réel pour les personnes non-spécialistes.

Dans cette première partie, Eliott met en lumière le lien insoupçonné des matières non pas pluri- mais interdisciplinaires formant le pilier de leur domaine, dont certaines connues et côtoyées par beaucoup d’entre nous : la philosophie, la linguistique, les sciences sociales, les neurosciences, la modélisation et la psychologie. Il est grand et nécessaire dans leur discipline comme dans nos vies.

Ondine Simonot, également co-présidente de Cognivence entre alors en scène pour une sorte de cas pratique : les sciences cognitives et le spectateur de théâtre. Elle invoque une foule d’éléments aussi artistiques que scientifiques : les neurones-miroirs, la communication verbale et non-verbale, les émotions faciales, que l’on retrouve également dans notre quotidien, comme elle nous le montre à travers l’exemple du couple, qui possède ses propres codes qu’il développe.

Il n’y a pas de hiérarchie entre les domaines dans leurs discours, pas de mise en avant des sciences ou des arts, seulement une entraide mutuelle, fraternelle, basée sur la communication et l’action parallèle pour parvenir à un paroxysme général. La conférence se transforme d’ailleurs en discussion. Ils ont réussi. Les sciences cognitives nous concernent et nous touchent tous, au point que l’on est maintenant suffisamment à l’aise pour en discuter. Qui l’eût cru ?

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