Boule à l’Auguste Théâtre

Adrien Chupin | Face à la petite audience de l’Auguste Théâtre, Boule présente son nouvel album. Il aurait pu l’appeler Oiseau à moteur ou Bus volant. Mais c’eût été trop commun, trop éloigné de l’univers de Boule l’atypique, Boule le divergent, Boule l’attachant. Lui qui, comme nul ne l’aurait osé, a donné pour titre à son nouvel album Appareil volant imitant l’oiseau naturel. Inhabituelle métaphore pour un inhabituel personnage, qui sait aussi quand il le faut ne pas prendre de détour. La complexité de cet intitulé cache en réalité une adorable simplicité qui jamais ne dérive vers la naïveté. En seconde lecture, elle cache aussi un astucieux acronyme qui une fois démasqué incite à porter un nouveau regard sur ses textes pour y dénicher les sous-entendus enfouis et les significations masquées.

Certes un cheveu altère sa diction, mais pas ses chansons dont l’intérêt réside plus dans l’écriture que dans la musicalité. Retenons-en surtout la transmission d’une perception ; tout ce qu’on attend de l’art en fin de compte. Ici l’artiste ne cache pas son allergie au travail et sa tendance écolo. Sous forme de comptines enfantines, la modernité est tournée en dérision. Au détour de rimes aux apparences poétiques et anodines surgissent des tacles à la gorge dirigés contre la déraison humaine, contre l’absurdité d’un monde inconscient. Tout cela baigne dans un univers fait d’humour et parfois d’absurdité, où Pavarotti rime avec poulet rôti, où le pollueur livre des nuages de méthane, où l’on bouffe des pizzas en japonais. Boule est une reconnexion à l’essentiel, une incitation à l’observation, une invitation à la nature. Simplement.

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