Denica Tacheva | Un faux sentiment de sécurité et de protection, une fausse promesse d’asile qu’offre la Foi… Ces hommes dont le dos est couvert de manteaux, dont des croix d’or tombent du cou, et dont les mains tiennent des livres liturgiques se cachent avec profit derrière la religion, guettent leur proie, attendent que les âmes perdues demandent l’aide de l’Églisе, puis ils attaquent. Ce sont les pères les plus ordinaires, les évêques, les patriarches, les cardinaux… Ce sont nos guides, nos éducateurs, nos compagnons dans notre quête de rédemption, de purification… Ce sont des prédateurs masqués.

Le 13 novembre s’avère être un jour important non seulement pour le clergé catholique, mais aussi pour l’histoire pas si cachée du Vatican avec les agressions sexuelles. Les journalistes Philip Pullella de Reuters et Valentina Alazraki de Mexico’s Noticieros Televisa ont reçu les remerciements personnels du pape François lors d’une cérémonie d’honneur. Les deux correspondants du Vatican dénoncent des scandales de violences sexuelles dans le clergé que l’Église catholique romaine a d’abord tenté de dissimuler. Pullella et Alazraki provoquent des commentaires liés aux récentes révélations sur le même sujet en France. Une enquête majeure a révélé en octobre que des religieux français avaient agressé sexuellement plus de 200 000 enfants au cours des 70 dernières années.
Nous pouvons supposer que beaucoup de ces soi-disant “Grands hommes de l’Église » ont été couverts avant même que le pape Benoît XVI n’accède au trône papal. Une grande partie du clergé a simplement décidé de fermer les yeux et de couvrir le problème. Qu’a fait exactement le Vatican ? Entendu leurs confessions – hors protocole, sans la présence des médias et dans une ombre complète – et les a ensuite déplacés vers d’autres églises où ils pourraient continuer à chasser. Et pourquoi ? Très simple… Hélas le Vatican pensait qu’il était beaucoup plus facile et justifiable de laisser des milliers d’enfants souffrir que des millions de personnes perdre leur Foi en remettant en question les valeurs et les moraux fondamentales que le christianisme défend.

Grâce à Philip Pullella et Valentina Alazraki, nous gardons l’espoir que la mission du journalisme d’investigation reste noble. Même si elle n’atténue pas la douleur des victimes, elle peut nous faire réfléchir davantage sur la confiance sans réserve dans l’institution religieuse.
La confession nettoie l’âme du pécheur, elle n’aide pas la victime. Le péché est une blessure, pas une tache, il faut le soigner pour être guéri, le pardon ne suffit pas.