Ethel, le 08/04/12
Une salle de cours. Un élève passe à l’oral. L’exposé est passablement ennuyeux, une dizaine de personnes suivent le séminaire.
On peut admettre qu’à certains moments l’attention soit, de toute part, évanouie; que personne n’écoute ce qui se dit.
Que l’on songe aussi à celui qui a pris la parole, et à nous-mêmes quand nous sommes à sa place. Tout entier à notre parole, nous sommes parfois moins concentrés sur le sens de ce que nous disons, réglé auparavant, qu’à l’orchestration du bon déroulement des opérations ; ainsi, tout en étant en train de parler d’un sujet précis, on pense à se tenir droit, parler plus haut, prendre un air concerné.
Si l’on croise en imagination l’instant où personne n’écoute au sein de la salle, et celui où l’orateur lui-même pense à autre chose qu’à ce qu’il dit, on peut à juste titre se demander, à cet instant précis:
L’exposé, où est-il?
C’est le moment où l’exposé vit seul…
Joliment dit chère Anna Mante.
J’avoue.