Valérie Vuille, le 21/09/2012
Des vies liées tout en poésie.
Film de Philippe Falardeau, Monsieur Lazhar est un petit bijou qui mêle réalisme et tragédie avec habilité.
Au premier abord, l’histoire de Monsieur Lazhar crie au pathétisme : une enseignante se suicide dans sa salle de classe, un demandeur d’asile algérien la remplace au pied levé, ajoutez y des élèves traumatisés et un système scolaire critiquable… On se demande comment de tels événements pourraient être harmonieux.
Pourtant ce film n’est pas pathétique mais plutôt poétique et subtile. Chaque histoire garde une part de mystère. Jamais le film nous donne l’impression d’être artificiel : les informations sont disséminées discrètement au fil de la projection. Ainsi l’œuvre aborde les thèmes de l’exil, de la mort, de l’enfance mais encore de la scolarité et de la solitude, mais sans l’annoncer. Les sujets apparaissent et disparaissent au cours des histoires et le spectateur a une grande liberté d’interprétation. C’est ainsi qu’on découvre que la poésie peut se situer non seulement dans l’image, le non-dit, la musique mais encore dans les fables enseignées.
On sort de la projection bouleversé et peut-être révolté… mais à chaque fois, au fil des discussions on redécouvre des subtilités, on comprend le film et les personnages d’une autre manière.
Un film d’une richesse incroyable donc, qu’il faut voir mais également partager.