Tour de piste

Valérie Vuille, le 28/10/12

Tour de piste, théâtre « Les Déchargeurs »

 

Une pièce divertissante, mais qui ne tient pas toutes ses promesses.

 « Jeune homme passionné et ambitieux, Chris est devenu un adulte prisonnier d’un quotidien où s’accentue sa mélancolie, un adulte qui n’a pas su réaliser ses rêves. Ses illusions perdues, il lui reste quelques instants de bonheur lucide parfois. »

Voilà le résumé de la pièce que l’on peut trouver sur le site internet du théâtre « les Déchargeurs ». Mais la pièce remplit-elle vraiment toutes ses promesses ?

Intéressons-nous d’abord au texte de Christian Giudicelli. On nous promet un homme comme tout le monde, enfermé dans de son quotidien… Mais la pièce contient une série de stéréotypes et de clichés, qui ne représentent pas la vie simple et sans histoire, mais plutôt l’accumulation, le mélange de plusieurs vies. Certes, tout le monde peut survivre miraculeusement à un accident d’avion (exemple non tiré de la pièce). Mais cette vie représente-elle vraiment la vie de monsieur tout le monde ? Il s’agit ici peut-être simplement de problème de définition. Cependant, c’est ici la dimension philosophique et réflexive de la pièce qui est remise en jeu. En effet, si on ne peut pas s’identifier, comment se sentir concerné ? Ainsi cette vie et sa représentation ne pousse pas à la réflexion, on sort du spectacle sans réponses, mais surtout sans interrogations.

Mais heureusement, une pièce de théâtre n’est pas seulement constituée d’un texte. Ainsi on saluera, la performance de Stéphane Hillel, qui nous tient en haleine durant une heure et demie. Son jeu vivant et dynamique, lui permet de représenter une grande palette émotionnelle et de nous emmener avec lui : il nous fait passer du rire aux larmes sans difficulté. De plus, il passe avec aisance d’un personnage à l’autre et ainsi son monologue devient une série de dialogues fictionnels amusants et entraînants. Pour finir, grâce sans doute à un travail aussi efficace que discret de l’éclairagiste, on le voit grandir et vieillir sur scène. Le personnage du début, n’est pas le même personnage qu’à la fin… on croirait presque voir les rides. La mise en scène sobre met en valeur son jeu et laisse à l’acteur la liberté de mouvement nécessaire à cette performance : c’est lui-même qui construit et nous fait imaginer le décor.

Ainsi en sortant du théâtre on a passé un bon moment, on a ri, on a pleuré… et comble du plaisir, on se couche l’âme en joie et toujours innocente quant à la déception de la vie.

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