Julien Zimmer, le 25/10/2012
The Impossible
Etats-Unis et Espagne, 2012, 2h54
De Juan Antonio Bayona, avec Naomi Watts et Ewan McGregor
sortie : 21 novembre 2012
Il y au début du film un faux suspens concernant la nature du drame sur le point d’éclater. Depuis le plan initial, le spectateur de The Impossible sait qu’il s’agit d’un récit de la catastrophe naturelle de 2004, où plusieurs régions côtières d’Asie du sud-est ont été ravagées par une vague géante. Pourtant, dans l’avion vers la Thaïlande, Maria (Naomi Watts) essaie d’apaiser son mari soudain inquiet de ne pas avoir fermé à clef leur maison. On se dit alors que dans quelques instants, Henry n’aura que faire d’un éventuel petit cambriolage…
Juan Antonio Bayona nous montre qu’il vise un matériau bien plus spectaculaire. Maria vient de rassurer Henry, et l’avion est alors filmé pour la première fois depuis l’extérieur, apparaissant ainsi tellement vulnérable dans le ciel immense. Un peu plus tard, quand la famille est installée dans son hôtel au bord de la plage, la caméra prend une nouvelle fois ce recul de mauvais augure. Au niveau de la mer, elle filme la plage depuis le large. On ne peut alors s’empêcher de penser aux caméras subjectives du requin des Dents de la Mer de Steven Spielberg. Un avion qui s’écrase, un requin qui déchiquète des touristes… La catastrophe que veut filmer Juan Antonio Bayona doit être au moins du même calibre. A ce niveau, le cinéaste ne déçoit pas. Bien menée, la longue séquence du tsunami qui balaie tout sur son passage est extrêmement impressionnante.
Malheureusement, de ce bouillonnement, le cinéma de Juan Antonio Bayona ressort complètement érodé. La menace naturelle étant désormais asséchée, les tentatives de Bayona pour densifier le drame sont pathétiques. La séquence des retrouvailles est ridicule tellement elle est dilatée. Dommage pour un film dont les trois quarts n’étaient motivés que par ce moment.