Van Gogh / Hiroshige à la Pinacothèque

Guillaume Collet, le 04/11/12

 

Pinacothèque de Paris.

Du 03 octobre 2012 au 17 mars 2013

 

// Un parfum de Sushi dans le midi – Van Gogh rêve du japon //

 

Attention à ceux qui aiment croire que la folie dans les arts est maitresse du génie, comme chez Artaud, Nerval, ou encore Benny Hill. Ceux-là qui savent que, si elle obscurcit l’œuvre, elle ne la rend que plus intense. Ceux qui aiment voir en Van Gogh un halluciné qui a réussi, pour notre plus grand plaisir, à extraire de son crâne sa psyché malade pour la poser sur la toile.

A tous ceux-là, prenez garde : l’exposition –Van Gogh rêve du japon – va s’attaquer au mythe de l’homme fou, pour renforcer celui du peintre.

 

Paradoxal ? Non, car l’exposition se construit sur une réflexion qui se mue en influence du peintre Hollandais pour l’art oriental et plus particulièrement les peintures du Japonais Hiroshige. Van Gogh aurait étudié, jusqu’à la passion, cette peinture japonaise. C’est donc un Van Gogh curieux, qui délaisse l’instinct pour l’étude, qui nous est présenté. Les reproductions de ses lettres montrent pourquoi cet art l’intrigue et comment il a mis en pratique les résultats de ses observations.

 

Malheureusement si l’idée séduit, le spectateur ne peut que regretter le choix mercantile de faire deux expositions distinctes. D’une part les peintures de Van Gogh et de l’autre celles de Hiroshige. La séparation des deux œuvres en deux espaces distincts affaiblit la démonstration. Choix risqué d’autant plus que l’analogie se veut à tous les niveaux. Van Gogh nous dit-on, s’est inspiré pour ses toiles de reproductions japonaises, mais se serait aussi nourri de spiritualité orientale. Dans un style classique d’explication de musée, un texte amoureux de l’oxymore et d’envolées conceptuelles, nous explique pourquoi et comment Van Gogh est un homme à l’âme boudhisante, à la recherche de paix intérieure.

L’explication finit par être remise en cause par de petites reproductions en noir et blanc placées à côté des tableaux appuyant leurs filiations. A part deux ou trois cas flagrants, nous ne retrouvons pas cette influence directe, proche du plagiat, insinuée depuis le début. La confrontation directe des tableaux aurait rendu l’explication plus claire.

 

Sans convaincre réellement, l’exposition, par son organisation, sa mise en scène, ne donne pas tout son poids à la nouvelle vision du peintre. Restent les toiles et leurs folles atmosphères inexplicables.

 

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