Marina Abramovic

Paulina, le 02/01/2013

Marina Abramovic: The Artist Is Present de Matthew Akers

En ce moment au MK2 Beaubourg

341232-affiche-francaise-marina-abramovic-620x0-1

Matthew Akers n’a pas choisi la facilité en s’attaquant à l’artiste serbe Marina Abramovic. Cette figure de l’art dit corporel a suscité tour à tour la répugnance, l’interrogation, l’admiration… Le documentaire, filmé lors de sa performance proposée en 2010 au Museum Of Modern Art de New York, nous fait rencontrer la femme et son univers.

Le documentaire est une forme cinématographique particulière puisque le sujet est indépendant du réalisateur. Ce dernier est obligé de capter ce que l’autre veut bien lui donner. Le duo Akers-Abramovic fonctionne.  Matthew Akers aborde Marina Abramovic en douceur, ne brutalise pas le spectateur en affirmant la grandeur de cette femme maintenant sexagénaire. L’artiste serbe sans prétention explique son œuvre, sa démarche et ses convictions. Elle ne cherche pas à persuader mais à devenir accessible. Elle nous sort de la tête le caractère mutisme qu’elle avait pu montrer lors de certaines performances comme Art must be Beautiful. Marina Abramovic qui a l’habitude de s’ouvrir le corps à coup de mutilation, ouvre ici son âme. Elle raconte sa grande histoire d’amour, invite de jeunes artistes chez elle pour les préparer à performer ses œuvres lors de la rétrospective au MOMA. C’est là qu’elle va offrir l’ultime disponibilité en se présentant aux visiteurs. Durant trois mois elle prendra place sur une chaise du MOMA, huit heures d’affilées, pour voir s’asseoir en face d’elle des admirateurs, des touristes, des anonymes, des hommes, des visages, des yeux, des regards. C’est sur cette performance surprenante que le film perd de sa force. Le réalisateur Matthew Akers cherche à émouvoir le spectateur comme les visiteurs ont pu l’être face à Marina Abramovic. Hors le film n’est qu’une trace de la performance, il ne nous l’apporte pas. Le spectateur est bien seul dans la salle de cinéma et l’artiste n’est pas présente. Cela est en aucun cas un défaut car il nous fait comprendre à quel point la présence physique de la personne est une expérience à part entière. Mais Matthew Akers insiste trop sur l’émotion des visiteurs ce qui rend presque le processus risible.

Malgré ce bémol ce qu’il faut retenir de ce documentaire c’est la façon d’aller à la rencontre de l’artiste. Ici il n’est pas sacralisé : il cuisine comme chacun, il demande des conseils pour ces travaux, il aime la mode. Marina Abramovic n’est pas une femme habituelle mais elle nous montre qu’une femme normale peut-être extraordinaire. Elle nous montre aussi que la folie ne veut rien dire. Implicitement Akers et Abramovic nous incite à nous lancer, à oser, à essayer… Et vous oserez-vous ?

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s