Max

…il n’y a qu’un pas. Aisément franchi dans Max, joli conte de Noël où une petite fille de six ans, Maxine, en deuil de sa mère, décide d’offrir à son papa poule au grand coeur (un Joey Starr toujours aussi bluffant) une catin tout en insolence et en décolleté, Rose. Mathilde Seigner n’a pas la classe de Deneuve dans Belle de jour ni la sensualité de Bellucci dans Combien tu m’aimes? Normal, dira-t-on, puisqu’avec ce deuxième long métrage, Stéphanie Murat ne recherche pas la grandeur mais la simplicité (aussi bien dans le scénario que dans la réalisation) d’une comédie humaine et sincère. Si on peine à rentrer dedans dans la première demi-heure, on finit par s’attacher à ces personnages émouvants, notamment au vieux malfrat usé par la vie (touchant Jean-Pierre Marielle), toujours en quête d’humour et de poésie pour faire sourire Max, petite fille malicieuse qui sous sa bouille d’ange, mène tout le monde par le bout du nez. On s’en doute, si la cohabitation entre Rose et Toni est d’abord périlleuse, la catin vénale prend peu à peu la place de la mère, voire de la femme, manquante. On n’est pas dans du grand cinéma, loin de là, mais cette histoire attendrissante laisse l’ombre d’un sourire aux lèvres en sortant, un certain goût de l’enfance retrouvée, quelques paillettes dans les yeux.