Rencontre avec le jeu vidéo

A l’occasion de l’ouverture d’une catégorie « jeu vidéo » sur le blog, nous publions en ligne deux articles de la version papier.

Rencontre avec le jeu vidéo

Chaque expérience de jeu est une rencontre. Il y a beaucoup d’obstacles-intermédiaires entre le jeu et nous : un écran, une interface avec laquelle interagir, cela peut tout d’abord sembler compliqué. On le rencontre d’abord par le regard. Mais cela ne suffit pas. Souvent, brutalement, en douceur ou avec humour, il nous invite à un premier pas. D’autres fois, il nous laisse à nous-mêmes. Alors on tente, un peu méfiant au début, on explore. Et puis le jeu nous répond. Les images, les sons, cela répond à mes gestes. Ce n’est alors ni l’expérience d’un film, ni vraiment encore celle de la lecture, c’est autre chose. C’est comme une danse qui débute, une danse avec la technologie, une technologie que l’on oublie. C’est dès lors qu’on y investit quelque chose que le jeu pourra nous toucher en retour.

Les chiffres des enquêtes du gouvernement sont formels, avec plus de 52 milliards de chiffre d’affaire en 2011[1] et plus encore aujourd’hui, le jeu vidéo est devenu depuis maintenant 10 ans la première industrie culturelle du monde et de France, devant le cinéma et la musique réunis. On compte mondialement plus d’un milliard de joueurs. En 2013, 67 % de la population française sont des joueurs et un foyer sur deux disposerait d’une console de jeu. Il y a aujourd’hui autant de joueurs que de joueuses. La moyenne d’âge des joueurs est de 35 ans[2].

Ayant grandi avec la technologie, le jeu vidéo plus que tout autre média semble particulièrement entrer en phase avec les mutations du monde dans lequel nous vivons. Bien des préjugés persistent encore à l’égard à du jeu vidéo, qui formerait des tueurs en puissance ou bien serait indigne d’attention. Peu de gens, joueurs compris, ont conscience de l’ampleur des chiffres cités plus hauts. Peu de gens ont conscience que l’État finance l’ENJMIN, l’Ecole Nationale des Jeux et Médias Interactifs Numériques, ou encore que le CNC participe au financement de jeux originaux. Peu de gens encore savent que le jeu vidéo s’étudie aujourd’hui à l’université et que l’on peut à Paris 3 suivre des cours de Game Studies ou encore initier un mémoire sur le jeu vidéo. A ce titre, nous vivons en ce moment une période historique pour ce média qui a déjà plus de 50 ans d’histoire : comme le cinéma l’a vécu en son temps, le jeu vidéo n’est aujourd’hui plus seulement considéré comme une industrie du divertissement mais est également reconnu en tant qu’industrie culturelle. Ainsi après l’exposition au Grand Palais l’année dernière, la création de l’Espace jeu vidéo à la Gaîté Lyrique, il sera possible de découvrir en automne 2013 la future Cité du Jeu Vidéo qui ouvrira alors ses portes.

Dans un tel contexte il semble important que nous étudiants, joueurs et non-joueurs, venant de tous les domaines, puissions échanger autour de ce phénomène et autour de l’expérience que peut être celle du jeu vidéo, notamment à travers la découverte de contenus. Le journal est un espace, le blog un autre, toutefois rien de tel que la rencontre physique. Curieux, passionnés, vous êtes tous invités à la création d’un Espace Jeu Vidéo à Paris 3 !

Pour participer ou simplement s’informer à ce sujet n’hésitez pas à contacter l’équipe du journal ou bien à envoyer directement un mail à Stéphane stephanos.albertini@gmail.com ou à  Mickaël mickael.antunes@etud.sorbonne-nouvelle.fr

Stéphane Ambach-Albertini et Mickaël Antunes

Journey,   Thatgamecompany,   PSN,   13/03/2012

Peu de temps après notre naissance au sein du jeu, on le comprend vite : notre but dans Journey est d’atteindre la montagne. Mais qu’y a-t-il là-bas ? Et qui sommes-nous ici-bas ? En chemin, on peut rencontrer d’autres joueurs connectés au même moment avec qui l’on peut alors partager le voyage. Journey, en somme, c’est un peu comme une vie.

Je ne sais pas quel est son âge, je ne sais pas s’il s’agit d’une femme ou d’un homme.
Je ne connais ni sa religion, ni sa couleur de peau. Je ne sais pas où il se trouve sur notre planète.
Mais je sais qu’il est ici, devant moi. Avec moi.

Alternant émerveillement, peur, rapprochement dans l’adversité et apothéose, Journey  nous fait traverser une incroyable palette de couleurs de l’orange, au sable saumoné, au ciel jauni, vert anis ou bleu azur.

Chaque voyage est unique, spécifique à chaque joueur, à chaque rencontre. Redéfinissant à lui seul ce que peut être un jeu vidéo et ce qu’internet peut permettre, accessible aux non-joueurs, porté par une sublime musique symphonique interactive (nominée aux GrammyAwards), Journey n’en finit pas de transporter les joueurs et de renverser l’industrie du jeu vidéo.

Stéphane Ambach-Albertini


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