Sous surveillance.

Sous-surveillance-The-Company-You-Keep-01[1]

film de Robert Redford –  2012

avec Robert Redford, Shia Leboeuf.

Par Guillaume Collet

L’idole de nos chères mamans récidive derrière la caméra avec une intrigue loin de l’Afrique romantique ( Out of Africa  )ou des ranchs équestres (L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux) plus proche du politique (Spy Game, Les hommes du président) ou plus habilement que subtilement se mêlent suspens et morale.

Quatre membres d’un groupe pacifiste armé ( oui, et cela est très bien justifié dans le film ) sont poursuivis pour le meurtre d’un vigile de banque.

Plus de trente ans après leur mortel braquage, ils sont toujours recherchés par la police. Chacun a refait sa vie, où plutôt caché sa vie dans l’anonymat de la middle class américaine. L’arrestation de l’un des membres de nos jours et la ténacité d’un journaliste vont forcer les autres complices à sortir de leur cachette.

Robert Redford, réalisateur, propose une réflexion sur les année 70, et le militantisme armé.

La caméra suit les militants vieillis, abimés mais toujours habités et qui se sont confrontés à l’évolution de la société mais aussi à leur propre changement.

Il réussit le tour de force de ne jamais utiliser le flash-back alors que les nœuds de son intrigue ont été créés trente ans auparavant.

En ne filmant pas le passé et en ancrant résolument son intrigue dans le présent Redford semble faire écho au contexte actuel si loin et si proche des seventies.

Plusieurs fois, la guerre du Vietnam est montrée par ces militants comme un génocide, et on ne peut que penser au conflit actuel.  L’Amérique est en guerre, dire si elle a gagné ou perdu en Irak reste discutable.

Sous surveillance, sans prétention et sans apprêter de réponses patriotiques où révolutionnaires pose la question de comment juger le terrorisme, vif sujet de questionnement dans le contexte actuel des Etats-Unis d’Amérique.

Au delà de ces thèmes, le film est un thriller efficace, au rythme calme qui n’use ni d’explosions ni de tirs infinis.  Mais comme toute œuvre adaptée de livres louvoyant vers les intrigues politiques et sociales,  on devine que la version papier est sûrement plus précise, plus claire pour le spectateur français un peu perdu avec le droit américain dont dépend fortement l’intrigue.

Mais Robert Redford, acteur, est là pour nous offrir une belle performance faisant oublier de ses coups d’œil malicieux les points bancales de l’intrigue.

Il y a cette voix chaude et calme pour dire la passion, la jeunesse engagée et les illusions, il y a ce regard bienveillant posé sur les êtres, sa relation complice avec sa fille. Encore une fois, un homme merveilleux qu’on aimerait tous et toutes épouser, fidèle à sa morale autant qu’à l’amour de ses proches.

1 commentaire

  1. Les coups d’oeil malicieux qui font oublier les points bancales de l’intrigue…
    c’est une technique à essayer à l’oral de l’ENS / de l’agreg / du capes.

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