Mon Amour de Thomas Ferrand au Théâtre de la Cité Internationale

Le 16/05/2013

school crossing

 

Peut-on expliquer un poème ? Mon amour est un poème scénique explosif. Il se situe aux frontières de la danse, du théâtre et des arts visuels les plus contemporains.

Au commencement il s’agit du Dom Juan de Molière. Mais il n’en subsiste qu’une logorrhée infernale et hallucinée poussée jusqu’au délire. Le texte est un pré-texte noyé dans le vacarme. Et le plateau ne fait que chorégraphier l’absurdité du désir qui ne s’assouvie jamais, qui se leurre sans cesse.

Posé dans un décor de Sallahdyn Khatir, scénographe notamment de Claude Régy, les deux acteurs Laurent Frattale et Virginie Vaillant se débattent dans une forme impressionniste à la fois burlesque et tragique. A eux deux, ils manifestent cette idée que les rapports humains sont motivés par des instincts grégaires, parfois tendres, souvent tyranniques, dépourvus de sens. Ils affirment la peur de leur propre fin. Les deux interprètes sont enfermés dans des cycles répétitifs, dans du piétinement. Mais que piétine t-on ? C’est le théâtre lui-même dans cette pièce que nous piétinons. Il y a dans mon amour une soif d’absolu, totalement insatiable, qui n’est pas loin de se transformer en chaos.

 

Le geste seul, est le véritable sujet de cette pièce. Éventuellement – pour ceux qui pensent encore que le théâââtre doit être parfaitement lisible et sensé – on pourrait parler de ce merdier infernal que représente le désir, qui est le moteur de toutes choses et de toutes les contradictions. Mon amour ne se définit pas.

[…]

C’est la première fois que nous travaillons sur une matière aussi théâtrale, c’est-à-dire sur un texte, et en particulier, un texte de répertoire. Je l’ai pris comme un jeu. Passer d’une pièce de danse totalement statique et silencieuse à Molière. Projet Libéral aime les contradictions.»

Thomas Ferrand

 

Dès son premier spectacle, Thomas Ferrand s’est intéressé à ce genre de théâtre dont l’horizon est moins le sens que la somme de nos sensations.

Dans Idiot cherche village, une des pièces qui fit parler de lui, ils étaient cinq à arpenter l’espace pour brancher et débrancher toutes sortes de choses et essayer d’inventer du même coup leur propre singularité. Le texte était alors de Bernard Stiegler mais il y avait à égalité avec le texte des néons qui tombaient du plafond et des guitares électriques.

Le texte de mon amour est beaucoup plus théâtralement traditionnel puisqu’il s’agit du Dom Juan de Molière, mais le traitement n’a rien perdu de sa radicalité.

Plus d’infos sur http://www.theatredelacite.com/#/spectacle/223572/thomas-ferrand

Metteur en scène Thomas Ferrand
Scénographie et lumières Sallahdyn Khatir
Avec Virginie Vaillant – ou – Sandra Devaux, Laurent Frattale
Cie Projet Libéral

du 13 mai au 1er juin 2013

21h • les lundis, mardis, vendredis et samedis
19h30 • les jeudis
(!) pas de représentation le lundi 20 mai ni le samedi 25 mai.
durée 55mn

Théâtre de la Cité internationale
17 Boulevard Jourdan, 75014 Paris
RER B/ T3 : Cité universitaire

Réservations
01 43 13 50 50 (13h/19h)
Tarif étudiants Paris 3 : 8,50€.

www.theatredelacite.com

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