« Crafting for change », le projet étudiant de solidarité internationale #1

Maria del Mar Rodriguez, en collaboration avec Juan David Londoño | En allumant une télé, en consultant son compte Facebook ou Instagram, nous nous rendons compte qu’il ne faut pas chercher trop loin pour prendre conscience d’une réalité problématique. Les personnes qui essayent de s’échapper de leurs pays deviennent des réfugiés dans un autre. La plupart du temps, ces personnes ne réussissent pas à s’intégrer facilement. La langue, le fait que leur savoir-faire et leurs diplômes ne sont plus valables les empêche de s’inscrire dans une nouvelle société. 

Parallèlement, une réalité moins bien connue nous met face à un désintérêt croissant de l’activité artisanale au sein de nos sociétés contemporaines. Dès lors, on observe un véritable frein au développement d’activités productives dont beaucoup pâtissent. Une situation amenant à la marginalisation de communautés entières incapables de mettre en avant leur savoir-faire.

En mettant en place le projet «Crafting for change», le Pôle Développement de l’association Sorbonne pour l’organisation des  Nations Unies (SONU) s’est donné l’objectif d’un véritable changement durable. En travaillant avec des étudiants et des artisans argentins, de même qu’avec des étudiants et des artisans réfugiés sur le sol français, ces deux groupes, « étudiants » et « artisans », participent à un échange culturel, technique et artistique. Le projet s’inscrit dans une volonté de promouvoir l’artisanat à partir du design et de démontrer que le design peut servir au développement tant économique que durable.

Ainsi, l’échange et le travail entre ces deux groupes aura pour but l’exposition des travaux à Paris et à Buenos Aires. Après les expositions, le Pôle compte mettre en place une vente aux enchères des œuvres. Ces ventes donneront la possibilité aux réfugiés et aux artisans de valoriser leur savoir-faire.

« Crafting for change » c’est l’ouverture d’une voie pour ces artisans et ces réfugiés qui auront la possibilité de s’intégrer économiquement et socialement dans leurs sociétés respectives.

À cette occasion, nous vous présentons une interview de la créatrice et responsable du projet, Natalia Baudoin, ainsi que du responsable du Pôle, Kenechi Orajiaka.

Vous êtes l’initiatrice du projet « Crafting for Change ». Comment est né ce projet ?
Natalia Baudoin : Le projet « Crafting for Change » a vu le jour grâce à la bonne volonté de tous nos partenaires, comme les professeurs des trois universités qui y participent (Panthéon Sorbonne, l’Université Nationale de San Juan et l’Université Nationale de Misiones). Mais surtout grâce au travail constant et engagé des membres du Pôle Développement de SONU.

Pourquoi avez-vous choisi l’Argentine pour le mettre en place ?
NB : Ayant vécu pendant très longtemps en Argentine, il m’a semblé logique d’articuler ce projet autour de ces deux nations : La France et l’Argentine. Mon expérience au sein de projets de développement en Argentine m’a permis d’articuler le tout en un projet qui utilise le design comme vecteur de développement économique de groupes d’artisans en difficultés.

Le design et l’artisanat sont au cœur du projet.  Croyez-vous qu’aujourd’hui l’artisanat est toujours un moteur efficace du développement ?
NB : Je pense que l’artisanat est moteur de développement dans la mesure où il s’agit d’une activité productive. Le développement d’une activité artisanale a pour conséquence l’amélioration des revenus des personnes qui la pratiquent, permettant donc une amélioration de leurs conditions de vie. Cela permet aussi une valorisation des personnes qui portent ce savoir-faire au sein de la société.

Vous êtes aujourd’hui designer. Qu’est-ce que la participation au projet peut apporter aux étudiants en design, selon vous?
NB : Je pense que les étudiants en design vont bénéficier d’une expérience originale. Ils travailleront sur des projets très concrets qui leur serviront dans leur vie professionnelle. Ils pourront apprendre énormément sur les techniques de fabrication artisanales, sur des cultures différentes, des savoirs qui ne sont pas normalement accessibles au sein des salles de cours. D’autre part, le caractère humain du projet est très important.

En tant que responsable du Pôle Développement, en quoi le projet Crafting for Change s’insère-t-il dans les valeurs et les objectifs du Pôle, selon vous ?
Kenechi Orajiaka : L’objectif principal du Pôle Développement est d’agir dans le domaine du développement à travers des projets visant l’aide et l’assistance des personnes défavorisées, et de sensibiliser aux questions relatives au développement durable et ses applications. Le projet « Crafting for Change » est en parfaite adéquation avec les valeurs du Pôle dans la mesure où il a pour but d’aider des populations en situation précaire à s’insérer au sein de la société au niveau social mais également économique. Ce projet pourra participer au changement du regard qu’a la société envers ces artisans et leur travail qui sont marginalisés de par leurs origines.

Quel est le rôle des membres actifs du pôle  dans la construction du projet ? Comment vous organisez-vous ? Enfin, comment les étudiants non-membres du pôle peuvent-ils aider le projet à se concrétiser ?
KO : Les membres actifs ont un rôle très important dans la construction du projet dans la mesure où il s’agit d’un projet international nécessitant un grand nombre de démarches à effectuer. Chaque membre a des tâches précises à effectuer en fonction de ses compétences et de ses goûts : certains sont plus à l’aise avec l’organisation et la diffusion d’événements et se chargent alors de la communication autour du projet, d’autres sont plus à l’aise au niveau du démarchage des entreprises et se chargent alors du fundraising par exemple. Les étudiants non-membres du pôle peuvent aider le projet à se concrétiser de plusieurs manières : en parlant du projet autour d’eux afin d’améliorer sa visibilité au sein et en dehors de la communauté étudiante, mais également en faisant des dons financiers. Le moment propice sera pendant la campagne de crowdfunding qui sera lancée le premier décembre, cela nous permettrait de pouvoir mettre en place les ateliers français et argentins qui seront lancés courant 2018.

Propos recueillis par Juan David Londoño et Maria del Mar Rodriguez – SONU 

Suite et fin de l’article : https://wp.me/p2fo0K-1SN

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