de S. et des copines
Vous arrivez dans une soirée. Quelques groupes de personnes sont déjà là, le stress monte, il va falloir dire bonjour, engager la conversion. Et avant ça, devoir faire la bise. Vous n’y échapperez pas, même si vous prétextez être malade on vous dira « ça me dérange pas, je n’attrape rien ». Mais vous, ça vous dérange. Quand vous refusez, on vous pense froid.e ou hautain.e. Comment s’en sortir pour contester un rituel social aussi bien ancré ?
Argumentaire contre la bise
Déjà, avant de réussir concrètement à pouvoir refuser la bise, voici un petit argumentaire pour vous assurer que vous avez le droit de ne pas perpétuer cette tradition franchouillarde.
1) Mes joues, mon choix. L’on ne devrait pas avoir à se justifier. Si l’on ne désire pas être touché·e à un endroit, même si convention sociale il y a, c’est légitime.
2) La bise peut être pratiquée de manière sexiste. On tend la main aux hommes mais vous, on se penche pour vous faire la bise. Dans ce cas-là, une solution est de tendre la main directement pour signaler l’absence de traitement similaire.
3) La bise peut-être pratiquée de manière abusive. La bise s’accompagne régulièrement d’un contact tactile prolongé, et pas forcément désiré. Cf. le pote tactile qui vous fait un hug, ou pire, le type, pote de pote, qui vous fait la bise au bord des lèvres en vous mettant la main sur la taille.
4) La bise est imposée dès le plus jeune âge, à des enfants qui n’ont souvent aucune envie de la faire. On force des enfants, souvent récalcitrants, à aller embrasser la belle-tante ou l’arrière-oncle.
5) De nombreuses personnes ont un rapport compliqué à leur corps, l’interaction sociale ou le toucher. De nombreuses personnes, et en grande majorité des femmes ont subi des agressions sexuelles, peuvent avoir un rapport compliqué au toucher. D’autres personnes ont un rapport complexe à leur corps et aux interactions sociales, pour diverses raisons, et sont très gêné.e.s par cette pratique.
6) Faire la bise est insupportable pour de nombreuses personnes autistes. Les « troubles du spectre autistique », invisibles (et sous-diagnostiqués chez les femmes*) rendent souvent très pénible voire impraticable ce rituel social, et le lot d’interactions qu’il entraîne.
7) Pas mal de gens n’aiment pas ça et le font par habitude. Pas besoin d’avoir un handicap, un traumatisme ou une difficulté spécifique pour ne pas apprécier de faire la bise, et les interactions sociales de présentation qui suivent (tu fais quoi ?, etc.).