Sara Machtou | Le caddie est un indicateur de personnalité et de mode de vie remarquable. Prenons le cas de l’alimentaire. L’indice-caddie distingue deux choses qui entrent toutes deux en corrélation : la qualité et la quantité de ce qui est acheté. Cela s’est surtout confirmé les jours précédents la première allocution du Président de la République au sujet du confinement. Nous, hôtes et hôtesse de caisse n’avions jamais vu de telles scènes en magasin. Pour beaucoup de collègues, un sentiment de consternation nous a envahi. Cherchons à expliquer ce qui s’est passé au regard de l’indice-caddie.
Reprenons :
La Qualité d’abord. Que l’alimentation soit ta première médecine disait Hippocrate il y a déjà bien longtemps. Les fruits et légumes, les produits laitiers, l’eau minérale par exemple contribue au bon fonctionnement de l’organisme. Mens sana in corpore sano. Votre corpore vous en remerciera et votre Mens n’en sera que meilleur. A juste titre, la courbe qualitative de l’indice caddie sera plus élevée. En période épidémique, si les féculents ont été saisis de prime abord, leur achat s’est effectué au détriment d’aliments plus sains. Mais il y aura forcément un effet boomerang. En érigeant une barrière de féculent en période de confinement on s’amenuisera forcément physiquement.
Indirectement il peut se traduire en fait par la manière dont vous allez disposer les produits sur le tapis roulant. En première échelle, le tout est bien rangé tout comme un jeu tetris. Il n’y a aucun espace entre les produits. Le tout est rangé du plus lourd au plus léger, les fruits et légumes et les œufs sont placés généralement en dernier. En deuxième échelle, il s’agit du moitié-rangé, des espaces résident mais on y retrouve cette disposition en strate dégressive. En troisième échelle, les courses prédisposés ont les traits commun d’une montagne rocheuse. Un risque d’avalanche est possible. Il se traduit par une petite dégringolade d’un élément posé en hauteur, aussitôt ramassé.
Vient ensuite la quantité. On remarque que certains événements extérieurs influent sur le consommateur. Si les proportions sont toujours plus importantes elles doivent être ajustement interprétées. En l’occurrence, cette surconsommation peut-être engendrée par la peur d’un manque. La peur de manquer engendre le besoin de posséder. Il y a un aspect sécuritaire. On se sent en sécurité à avoir le frigo ou les placard remplis. On ne manquera pas d’aliment pour se nourrir, donc de continuer à vivre.
Charline Vanhoenacker parlait dans l’un de ses billets de la matinale de France Inter que les caissières étaient en première ligne de la connerie. Je ne pense pas que cela soit de la connerie. Ce comportement général traduit une peur de ne pas comprendre et maîtriser ce qui se passe. Dans les faits, s’il y a trop d’un côté de la balance il y aura moins de l’autre côté. Un trop-plein pour l’un signifie un trop-moins pour l’autre. Cela, en sachant pertinemment que les ressources seront limitées à un moment donné. Remplir trop son caddie s’effectue inévitablement au détriment des autres. Un je-m’en-foutisme individuel versus un altruisme collectif. C’est ce qui s’est traduit à beaucoup d’endroit par des rayons quasi vides. Dans beaucoup de supermarché comme le notre, nous avons été dans l’obligation de limiter l’achat de certains produits de première nécessité.
N’ayons pas peur de ce que Dame nature est capable de nous offrir. Pour le bien des autres et de soi-même, restons solidaire.
> Episode 5 : Un risque en pleine conscience.
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