Alexander Brett, Etudiant Erasmus | Quand j’étais conduit de la Gare du Nord à l’Île Saint-Louis, il y a deux semaines, il y avait un sentiment certain que, contrairement au Royaume-Uni, la vie revenait en France. Les magasins sont ouverts, les gens sont dans la rue : à Paris et à travers la France. Le seul signe que, de l’autre côté de la Manche, un lockdown nous confine : les chaises sur les tables et un couvre-feu à 18h. La réaction française, face à la troisième vague, a été de sceller les frontières, et de vivre dans une relative liberté dans cette bulle créée. En traversant le Tunnel, j’ai eu l’impression de traverser le Mur de Berlin : de l’autorité vers la liberté.
Après avoir perfectionné ma routine avant le deuxième confinement, le retour est simple. La routine est ce qui distingue cette ville et ce pays. Vivant sur l’Île Saint-Louis, les habitudes deviennent encore plus visibles. La créativité se développe dans un cadre structuré. C’est grâce à cela que Paris est devenue une puissance artistique. Rodin, Klein, Picasso : tous révolutionnaires, tous parisiens. La France est dépendante de son horaire national. Ils ont même deux heures réservées pour le cinq à sept … idée intrinsèquement française aux yeux des Britanniques, mais concept inexistant en France !
Même si je n’ai pas besoin du cinq à sept (pour voir mon amante) la routine est ce qui rend la vie à Paris si relaxante. Sans cela, Paris deviendrait une ville comme Londres ou New York. Paris, c’est deux villes. Visiter comme touriste, c’est vivre une vie parallèle. Visiter pendant un mois ou plus, c’est devenir résident. La vie touristique, pendant la pandémie, a été éliminée. Maintenant, nous sommes tous résidents. Du coup, je peux devenir parisien.