“Casser les codes” au XIXe siècle 

Emma Julienne | “ Casser les codes” XIXe siècle c’est quoi ?       

Par définition, « casser les codes » est le fait de s’opposer aux conventions habituelles pour chercher de la nouveauté.

Néanmoins, que signifie cette expression au XIXe siècle comparé à notre époque ? 

Pour le comprendre, il est important de noter que le XIXe siècle renvoie au siècle du romantisme, mais aussi du réalisme, naturalisme, et même impressionnisme. Dès lors, différents regards sont posés sur le terme de “Casser les codes”.

De fait, on emploie le terme de “casser les codes” notamment durant la période du romantisme pour désigner sa rébellion contre les formes esthétiques que l’on retrouve dans les formes artistiques telles que la littérature.

Cette nouveauté se manifeste particulièrement par l’écriture des expressions individuelles, d’émotion et d’imagination retrouvées dans les écrits littéraires de l’époque plutôt que la conformité aux règles strictes de la tradition. À titre d’exemple, le poète Baudelaire est emblématique du romantisme. Dans son recueil Les Fleurs du mal, le poème « Spleen et Idéal », Baudelaire décrit la dualité de l’âme humaine, remuer entre des états d’ennui et de désespoir « Spleen » et des moments de transcendance et de beauté idéale « Idéal ». Ce contraste entre la noirceur de l’existence et les élans vers la beauté et l’évasion est caractéristique du romantisme, qui valorise l’exploration des émotions les plus sombres et les plus intimes de l’âme humaine. 

Par ailleurs, “casser les codes” dans la littérature du XIXe siècle ne se résume pas qu’à cela. “Casser les codes” signifie également défier les normes établies par la société. Les écrivains du XIXe siècle ont abordé des sujets considérés comme tabous ou controversés à l’époque telle que : la sexualité, la politique ou encore la religion. Cela est notamment perçu durant le courant du Réalisme. Ils ont osé explorer ces sujets de manière plus ouverte et audacieuse, brisant ainsi les tabous sociaux et religieux. C’est ce que l’on retrouve dans Madame de Bovary de Flaubert. Ce roman est considéré comme une rupture avec les conventions littéraires de l’époque en raison de son traitement réaliste et non-romantique des personnages et des événements. Flaubert a dépeint la vie ordinaire de la bourgeoisie provinciale avec une précision minutieuse, rejetant les idéaux romantiques de l’héroïsme et de la grandeur. Au lieu de cela, il expose les désirs inassouvis et les illusions de ses personnages, montrant comment leur quête de bonheur mène à la tragédie.

Pour faire un parallèle avec le XXIe siècle, l’expression “casser les codes” perdure. L’on pourrait même dire qu’elle est en évolution dans la littérature. Les auteurs du XXIe siècle considèrent que “casser les codes” suggère de mettre l’accent sur la diversité culturelle, ethnique, sexuelle et sociale, donnant voix à des perspectives autrefois marginalisées. Stephen King est le parfait exemple pour “casser les codes” dans la littérature d’aujourd’hui. Son œuvre Shining casse les codes de la littérature d’horreur en offrant une exploration profonde des personnages, en mettant en avant les relations familiales complexes et en utilisant le décor comme un élément crucial de l’histoire. King transcende les conventions du genre pour créer une œuvre qui va bien au-delà de l’effroi superficiel pour explorer les profondeurs de la psyché humaine et susciter une terreur véritablement durable.

En somme, le concept de « casser les codes » dans la littérature a évolué au fil du temps, reflétant les changements sociaux et culturels de chaque époque. Alors que les écrivains du XIXe siècle ont défié les conventions esthétiques et sociales de leur temps, ceux du XXIe siècle explorent de nouveaux territoires et repoussent les limites de la création littéraire d’une manière qui reflète le monde contemporain dans lequel nous vivons. Concrètement, selon moi “casser les codes”  dans la littérature du XIXe siècle et celle du XXIe siècle sont des choses qui se ressemblent dans la mesure où dans les deux cas nous avons affaire à de la nouveauté. Néanmoins, le XIXe siècle propose de “casser les codes” pour un besoin de modernité, or si l’on décide de “ casser les codes” dans la littérature de nos jours, il s’agit surtout d’un besoin de rébellion contre la société. Des écrivains français adoptent par exemple dans leurs œuvres certains mots d’une autre langue employés volontairement pour accentuer le besoin de se faire entendre.

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