Retour d’expérience : Mon inoubliable cours d’été à l’Université d’Anvers

Photo de la ville d’Anvers prise depuis la terrasse du musée MAS

Arrunategui Delia | L’été a toujours évoqué pour moi des jours ensoleillés pleins de grasses matinées et de détente, bien loin des cours et du stress des partiels. C’est pour cela que je n’avais jamais cherché à suivre une quelconque formation pendant la période estivale, même pas un stage sportif. Mais cet été, cela allait changer. Voici mon récit des deux semaines mémorables que j’ai vécues à l’université d’été d’Anvers.

Un après-midi pluvieux de juin, j’étais chez moi en train de boire un café et de naviguer sur internet, quand je suis tombée presque par hasard sur le site de Young Universities for the Future of Europe (YUFE). Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une alliance de neuf universités européennes, dont la Sorbonne Nouvelle, qui a pour objectif de créer un espace éducatif européen intégré. Pour favoriser les échanges, elles proposent chaque année une variété de cours en présentiel et en virtuel. Cela permet aux étudiants de choisir des formations qui correspondent à leurs intérêts et de vivre une expérience académique à l’international. 

En parcourant la liste des cours proposés pour 2024, j’ai commencé à me projeter dans une mobilité d’études dans une université au décor différent, comme celles situées en Chypre ou en Finlande. Je me voyais déjà arpenter ces campus, en train d’apprendre une nouvelle langue, d’explorer de nouvelles méthodes d’enseignement et de découvrir des cultures différentes. Mon imagination allait plus vite que mon scrolling.

Pendant mon exploration, un cours a particulièrement attiré mon attention : « English for academic purposes » (anglais à des fins académiques) donné par l’université d’Anvers en Belgique. Je me suis dit que cette formation serait parfaite pour moi, qui envisage de rédiger aussi mon mémoire en anglais pour booster mes chances de trouver un contrat doctoral. Ce cours se présentait donc comme l’occasion idéale pour que je puisse enfin maîtriser la langue de Shakespeare. Seul hic dans la situation, cette formation était dispensée pendant l’été. Malgré cela, je n’ai pas hésité, j’ai vite cliqué sur l’option « Apply » et croisé fortement les doigts pour que ma candidature soit acceptée. Un mois plus tard, le verdict est tombé : l’Université d’Anvers m’informait que j’avais été sélectionnée pour suivre le cours d’anglais académique ! En plus, le secrétariat me précisait qu’à la fin de la formation, si j’avais une assiduité au cours de plus de 90 % et si je réussissais les évaluations, je pouvais accéder à une bourse de 600 € pour couvrir mes frais de voyage et de séjour. Ma joie était au comble.

Le début de l’aventure

Photo : Gare Centrale d’Anvers

Le mois d’août est passé à toute vitesse, comme à son habitude. La date de début de mon cours approchant, j’ai préparé mes affaires, saisi mon ordinateur et me suis lancée dans l’aventure. J’ai pris mon train à la gare du Nord. J’avais déjà été en Belgique auparavant, et à Anvers aussi, mais seulement une fois. Je savais que là-bas, on parle néerlandais, qu’il y a énormément de boutiques qui vendent des diamants et que l’on roule majoritairement à vélo. Le reste, il fallait que je le découvre.

Pour ce séjour de deux semaines, j’ai décidé de loger dans la capitale belge, car j’ai un ami qui habite là-bas. Bien sûr, le côté un peu moins pratique de ce choix était que je devais me lever tôt chaque jour pour faire le voyage en train vers Anvers, sachant que cela prend une heure et vingt minutes, et qu’il fallait que je sois à 9h30 en classe. Ma motivation et le fait que le soleil se levait tôt ont joué en ma faveur.

Le premier jour du cours, je me suis levée à l’aube, pas question d’arriver en retard et de rater quelque chose d’important ! Ainsi, je suis arrivée de bonne heure à la magnifique  Gare Centrale d’Anvers, j’ai même eu le temps de prendre quelques photos ! Ensuite, je suis partie vers l’université à pied, car la distance est assez courte. Le cours était dispensé dans l’un des grands bâtiments qui abritent l’Université d’Anvers, un immeuble moderne avec un côté architecture brutaliste.

Comme j’étais un peu en avance, j’ai eu le temps de faire connaissance avec les autres étudiants. La classe était composée d’un petit groupe aux profils et nationalités très variés. J’étais ravie de rencontrer une classe si internationale, avec des étudiants venus du Japon, du Congo, de l’Italie, du Nigeria, du Portugal, et même du Brésil. Bien sûr, il y avait aussi des locaux belges. J’ai rapidement noué de bons rapports avec tous mes camarades, notamment avec une Brésilienne qui fait son doctorat à Anvers et une Italienne qui est avocate à Rome. Je pense que le fait d’être dans une nouvelle ville pour quelques jours a favorisé les échanges, car nous avions tous envie de créer des liens et de nous sentir à l’aise rapidement.

S’exprimer en anglais sans complexe est possible !

Le programme d’étude était dense mais captivant. Les journées étaient rythmées par des cours du matin à l’après-midi. Les deux professeurs, aux méthodes pédagogiques innovantes, ont mis l’accent sur la rédaction académique et l’expression orale. Dès le premier jour, nous avons été plongés dans des simulations de présentations sur nos thèmes de recherche ou sur des sujets de nos intérêts. Le professeur originaire d’Angleterre, qui a également la casquette de comédien, a proposé des exercices de conversation et d’improvisation pour rendre le cours plus dynamique. Ces exercices, bien que déstabilisants au début, nous ont aidés à perdre la peur de l’erreur et à gagner en confiance et en fluidité à l’oral. De son côté, la professeure belge nous a accompagnés dans la structuration de nos présentations. Grâce à ses conseils, nous avons affiné notre vocabulaire, travaillé notre posture et appris à maîtriser l’art de la question/réponse. Les ateliers thématiques, comme la rédaction de lettres de motivation et la création de diapositives efficaces, ont complété idéalement cette formation, nous dotant de tous les outils nécessaires pour réussir nos présentations académiques.


Quand l’apprentissage rime avec le plaisir et la découverte 

Photos de gauche à droite : 1– La fontaine de Brabo. 2– Moi en train de me promener dans le centre ville d’Anvers. 3– Statue du Grand Wapper , un géant de légende qui joue de mauvais tours aux habitants de la ville d’Anvers. Il apparaît la nuit et poursuit les gens qui ont trop bu. Il peut se faire très grand ou très petit.

Ce cours d’été n’a pas été uniquement consacré aux études et aux devoirs. Nous avons également eu des activités amusantes et ludiques en groupe qui nous ont fait passer de bons moments ensemble et ont rendu cette expérience complète et inoubliable. Pour favoriser notre intégration, l’université d’Anvers a organisé une belle réception de bienvenue avec l’ensemble des étudiants des cours d’été. Là-bas, nous avons dégusté de la bonne bière belge avec des amuse-bouche dignes d’un restaurant étoilé ! Nous avons aussi participé à une soirée Quiz, où nous nous sommes divisés par groupes de six étudiants. Notre équipe, que nous avons modestement appelée « La Société des amoureux de Shakespeare », est arrivée en deuxième place de la compétition ! Nous avons gagné une boîte de très bons chocolats belges. 

Certaines journées, nous n’avions pas de cours dans l’après-midi, ce qui nous a permis d’explorer un peu Anvers et de nous familiariser avec ses rues et son histoire. J’ai appris, lors d’une visite au centre-ville et en regardant une magnifique sculpture, La Fontaine de Brabo, située en face de la Mairie, que la ville doit son nom à une histoire hors du commun. Selon la légende, un géant nommé Druon Antigoon exigeait un péage des marins qui naviguaient sur l’Escaut (rivière qui baigne Anvers). Ceux qui refusaient voyaient leur main coupée par le géant. Un jour, un jeune soldat romain nommé Silvius Brabo tua le géant, lui coupa la main et la jeta dans le fleuve. C’est de cette légende que vient le nom de la ville d’Anvers, qui en néerlandais est Antwerpen, signifiant « jeter la main » (« hand werpen« ).

Après la remise des travaux finaux, nous avons reçu un certificat de réussite du cours. Pour fêter nos efforts, l’université a organisé un dîner de clôture dans un restaurant très accueillant et avec des plats délicieux. Ce fut l’occasion parfaite d’échanger une dernière fois avec les enseignants et mes camarades autour d’une belle table.

Mon séjour anversois s’est achevé sur une note des plus positives. Cette expérience m’a permis de franchir de nouveaux paliers, tant linguistiques qu’académiques. J’ai acquis une confiance renforcée en moi lors des présentations en anglais et découvert une ville qui m’a totalement séduite. Cerise sur le gâteau, ce cours d’été m’a prouvé que l’apprentissage ne connaît pas de saison et m’a donné un nouvel élan pour la suite de mes études, y compris à l’international.           

Informations pratiques : 

Les inscriptions à Open YUFE sont désormais ouvertes toute l’année. Pour être éligible, il suffit d’être inscrit dans l’une des universités partenaires et d’avoir un niveau B2 en anglais. Tout est expliqué plus en détail sur le site de la Sorbonne Nouvelle

Pour le programme de mobilité hybride proposé par l’Alliance YUFE et les mobilités courtes (Blended Intensive Programme, BIP), il est obligatoire pour les participants d’obtenir une Bourse Erasmus+. Pour cela, il faudra déposer une candidature soit en octobre 2024, soit en janvier/février 2025 (plus d’info ici). Une autre condition est de faire en sorte que le BIP remplace l’un des cours du  programme d’étude suivi à la Sorbonne Nouvelle, ce qui nécessite l’autorisation du responsable d’études. Cela permet aux participants d’obtenir des ECTS grâce à cette mobilité.

Pour des informations plus détaillées, vous pouvez également contacter Jamila Bah, chargée de mobilité étudiante pour YUFE à la Sorbonne Nouvelle, par mail à yufe-admission@sorbonne-nouvelle.fr ou par téléphone au 01 45 87 48 04.

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