Vous enchaînez les stages étudiants? Vous avez déjà été commis à la photocopieuse ?
Harcelé par votre patron, confronté aux tâches les moins en accord avec vos aspirations professionnelles les plus profondes ; ou vous avez simplement envie de découvrir les mésaventures d’une stagiaire malchanceuse ? Une de nos journalistes nous fait part de ses expériences en la matière…
Notetonstage.fr, voilà un site internet qui aurait certainement, si je l’avais connu plus tôt, révolutionné ma manière de chercher un stage. J’ai eu l’occasion de faire exactement quatre stages. Dans le souci d’espérer en retrouver un à l’avenir, je tairai mon nom ainsi que celui des entreprises. Je m’appelle, à présent, Mireille De La Feuille.
Stage 1 : le monde de la nuit… descente aux enfers.
Mireille De La Feuille vient d’entrer dans l’enseignement supérieur. Elle adore ses études de communication et vit dans le monde des Bisounours. Il faut trouver un stage mais cela ne l’inquiète pas. Déjà consciente de l’importance des expériences professionnelles elle décide de prendre sur ses vacances et faire quatre semaines au lieu de deux. Elle envoie quelques CVs et après un bref entretien, elle trouve son stage dans une entreprise… dans laquelle elle n’avait pas postulé. Contente car il s’agit d’une société connue dans le monde de la musique électronique et de la nuit, Mireille ne se doute pas de ce qui l’attend. Les premiers jours commencent, la désillusion avec. Pas de bureau, pas d’ordinateur, elle travaille dans la régie lumière où un rat mort croupit depuis déjà quelques semaines, chez elle où elle a internet par intermittence ou chez son maître de stage. Les missions ne sont pas plus reluisantes puisque Mireille passe ses journées à faire du copier-coller sur Facebook et organiser des jeux-concours qui n’ont jamais eu lieu. Pour couronner le tout, son maître de stage s’est fait licencier… en plein milieu du stage !
Stage 2 : événementiel très mouvementé.
Mireille rêve en deuxième année de faire de la production audiovisuelle. Pour son stage obligatoire, elle s’entête à chercher un stage dans ce milieu. Arrive la fin de l’année et trouver un stage devient urgent. Elle finit par trouver un stage événementiel avec des missions vraiment intéressantes.
Le point positif :
l’ambiance entre stagiaire est vraiment cool (évidemment, on se soutient dans la tourmente !)
Les points négatifs maintenant:
Ces activités n’avaient rien à voir avec l’activité normale de l’entreprise.
Le patron, de son coté, a sûrement des compétences mais souffre d’un énorme complexe de supériorité. Il ne sait pas les partager, et encore moins entre les 6 stagiaires (dans 20m²), tous a des postes complètement différents. Des responsabilités nous sont confiées et donc l’occasion d’apprendre, mais à quel prix…
Les méthodes de travail consistent à faire des points sur le travail effectué. Le principe semble légitime devient plus douteux quand on comprend que si le bilan n’est pas collectif, c’est pour pourvoir avec chacun critiquer les autres membres de l’équipe : il nous demande ce que l’on pense de leur travail. Mireille a décidément un peu trop de sens morale pour être l’héroïne de stageland : elle ne trouve pas la méthode très appropriée.
Mais le pire : mon patron l’appelait TOUS les soirs et les week-ends, Mireille portait une pression inimaginable car elle était la seule stagiaire payée de l’entreprise. Si l’événement n’est pas rentabilisée, elle sera licenciée.
Mireille, après avoir appelé son université, est partie avant la fin de la convention (d’un commun accord) malgré son caractère assez timide, patient et compréhensif. Il me semble que dans le mois suivant, cette entreprise ait vu passé au moins 3 stagiaires à ce poste…
Stage 3:
Compétences acquises= 0
Amour du prochain= -10
Kilos supplémentaires= 5
En attendant, Mireille n’a pas validé sa 2ème année. Après trois semaines de désespoir, huit entretiens, elle est prise pour trois stages le même jour. Aucun ne semble réellement intéressant et après les expériences vécues, la méfiance est de mise. Elle procède par élimination : celui où on passe sa journée devant l’ordinateur, même pas en rêve ! L’entreprise qui ne compte que des stagiaires, et puis quoi encore ! Mireille se retrouve alors « médiatrice culturelle » poste dont la définition est perçue de manière assez extensive par le musée qui l’emploie puisqu’elle se retrouve… tout bonnement hôtesse d’accueil. Un stage au plus du près du public et à l’épreuve des nerfs : après ça, l’espèce humaine ne vous semble plus aussi belle. Sans compter que les musées, tout comme elle, n’ont pas de week-end. Mais Mireille a tenu bon. Ses collègues stagiaires et elle-même se rendaient tous les midis au restaurant et mangeaient des encas au cours de la journée aux frais de la société. Si bien tenu, qu’à la fin de son stage, l’embonpoint pointait le bout de son nez. Il fallait bien ça.
Stage 4 : alléluia… LE stage à peu près correct.
Son dernier stage n’est pas aussi épique. Mireille a fini par trouver un stage dans une société de production de ses rêves. Le poste ne lui correspondait pas mais elle a été confrontée à la réalité du système dans lequel il s’inscrit. Bien qu’elle fût parfois de corvée de photocopieuse, quelques initiatives suffisaient à rendre le stage intéressant.
Le monde des Bisounours est bien loin à présent. Mireille pense avoir vécu tous les pires scénarios et espère que la prochaine fois sera la bonne. Ayez pitié, ne détruisez pas cet espoir.
Note personnelle : chercher à l’avance et ne pas accepter n’importe quoi.