Revenants : marche et démarche.

Guillaume Collet et Sarah D., le 20/10/12,
A l’occasion d’Halloween nous vous présentons notre « reportage »  sur la Zombie Walk du 13 octobre.

( reportage d’outre-tombe, vous nous excuserez pour la qualité!)

Samedi dernier, dans les rues de notre belle et pluvieuse capitale toutes les causes étaient réunies dans le centre de Paris. Place de la Bastille des écologistes manifestaient contre le nucléaire, accompagnés de pécheurs ( en colère, cela va de soi ) on pouvait se procurer des tourteaux à pris très avantageux. Encore mieux, place de grève, face à l’Hôtel de ville, de grande tentes étaient dressées contre le gaspillage alimentaire, les passants chanceux se voyaient proposer un abri et divers mets à base de légume, soupe, ratatouille. Mais sous les parapluies engagés du marais on distinguait également de drôles d’individus, avides, quant à eux, de chair fraîche. Teints blafards, vêtement négligés, troués, fendus sur d’horribles plaies sanglantes… pas de doute ce jour-là les zombies défilaient dans Paris.

A les voir marcher comme cela en groupe gaiement, on ne sait trop que penser, certains boitent, se roulent presque par terre, d’autres discutent tranquillement, certains sourient d’autres grognent.

Intrigués, nous avons mené l’enquête pour Nouvelles Vagues. Le premier qui a bien voulu nous répondre précise qu’un bon zombie est un zombie qui ne lâche jamais sa proie. Le zombie n’est donc pas une victime, mais un prédateur : ce genre de différence compte. Le suivant que nous rencontrons nous explique où il a rencontré sa petite amie (également zombie) : dans un cimetière évidemment. Et l’amour alors ? On se le promet jusqu’à ce que la mort nous sépare… Et après? La formule creuse de nos cérémonies ne laisse pas envisager ce (mauvais?) cas de figure.

L’être-zombie ne saurait relever que du domaine politique, il y a là une sévère question de style, être mort vivant ne signifie pas se laisser totalement aller. Soit vous boitez en gardant ce flegme et cette économie de mots des premiers film de Romero. Soit vous allez  plutôt adopter une altitude énergique, voir agressive, n’hésitant pas à cracher, à baver et surtout courir comme les zombie du film 28 jours plus tard. D’autre choix fondamentaux se posent également à vous. Etes-vous un zombie médical, c’est-à-dire réduit à cet état par un quelconque virus ou infection, comme dans la série the walking dead, ou êtes vous un zombie de malédiction, rejeté des enfers par un Satan fatigué d’accueillir trop de monde dans sa sympathique cave ; ce qui arrive dans L’armée des morts ?

Ces questions sont primordiales avant d’envisager la conversion. Aujourd’hui il semble que pour être dans l’air du temps il faut être un zombie dynamique, un zombie de l’excès, une victime de la malbouffe ou de Fukushima : cette après-midi là à Paris, il y avait le choix. Le tout était d’avoir du faux sang waterproof.

Un site pour les initiés : http://pariszombie.com/

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