Du plomb dans le coton.

Guillaume Collet, le 23/01/12

Django

de Quentin Tarantino

Avec Christoph Waltz, Jamie Foxx, Leonardo DiCaprio, Samuel L.Jackson

Attention, Tarantino rouvre ses livres d’histoire. Il pose ses caméras en 1852, dans les jeunes Etats-Unis pour suivre les tribulations d’un chasseur de prime et d’un esclave.

Doués avec les armes, plutôt épris de liberté, les deux hommes vont s’allier pour retrouver la femme de l’esclave, Django. Celle-ci est gardée aux confins du grand sud américain dans l’enfer des champs de coton.

L’aventure sera parsemée de coups de feu, de coups de gueule et d’une montagne de cadavres.

Mais avant d’être une ode à la violence, Django est avant tout une stimulante galerie de personnages servis par un chapelet d’acteurs talentueux.

Christoph Waltz assoit son statut de nouvelle muse de Tarantino. Il y incarne avec justesse un chasseur de prime dandy et efficace. Jamie Foxx assure la comparaison, est donne le change magnifiquement, en esclave gagnant sa liberté à coup de revolver. Le duo est appuyé par Léonardo Dicaprio, terrifiant en négrier psychopathe, et son vieux valet, Samuel L Jackson, vieilli, vouté, méconnaissable.

Tous ces personnages, bien que stéréotypés à souhait arrivent à évoluer, et au fil de l’histoire à gagner en profondeur.

Tarantino pratique sans complexe un cinéma qui n’a pas peur de son ombre, de son pouvoir fantasmagorique dont il use et abuse à merveille. Comme régler son compte à Hitler à coups de mitraillette dans le visage, ici, ce sont les esclavagistes qui en prennent pour leur grade dans les dernières scènes.

Ce cinéma est là pour montrer un spectacle. Son engagement est plus à trouver dans la force des images que dans le propos. De trop longues scènes qui n’ont pas de valeur historique tentent de nous prouver l’absurdité de cette pratique… en écrivant cela, j’ose penser que l’esclavage est un concept banni par tous les lecteurs de ce blog et de la société en général. Une rhétorique vaine, car évidente, n’apportant aucune réelle réflexion sur le sujet : les esclavagistes sont des salauds et leur tirer dessus est bien.

Défouloir visuel, Django est un film qui se veut viscéral, l’adhésion et l’immersion du spectateur se fait, car on ne lui donne l’occasion de penser… le ton général indique comment l’apprécier, trop disserter gâcherait le plaisir de ce film barbare tourné de mains de maitre.

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