Absolument excentrique
Art brut et singulier contemporain parisien.
Hôtel de Ville de Paris, 29 rue de Rivoli, 75004 Paris
du 1er Octobre ou 9 Novembre 2013
par Guillaume Collet
Allons, allons mes enfants, par ses jours d’automne éclatant, voir ce qui se donne à la mairie de Paris. Calme, nonchalant, attentif, nous voilà pris à parti! C’est que l’exposition Absolument excentrique de l’hôtel de Ville, loin des musées dogmatiques face aux galeries avares, décide d’exposer des œuvres issues d’ateliers médico-sociaux et associatifs. Un discours engagé donc, empêtré même dans une nasse de clichés transpirant la condescendance et l’évidence.
Oui, les handicapés, trisomiques ou autistes ont une sensibilité, mais qui en doutait encore ? Oui, ils ont un avis quand on leur pose une question sur la peinture. Oui, il y a de l’audace à vouloir donner une visibilité au tissu associatif de la capitale et de sa banlieue. Si ce dernier aspect réjouit, c’est aussi par lui que vient le trouble. Le malaise est dû surtout à la confusion entre art thérapie et art brut. A ce détail primordial que les artistes d’art brut peignaient souvent en dehors d’atelier, et non dans le but de participer à une exposition collective. Leur geste créatif n’a pas été commandé, suivit par des éducateurs. Pour certain d’entre eux créer n’était pas source de plaisir mais de souffrance, certains étant internés à cause de leur pratique artistique. On a l’horrible impression que les organisateurs du projet ont voulu chercher la force, la spontanéité des artistes d’art brut là où elle n’était pas. Chez des gens qui ont juste éprouvé du plaisir à peindre, chez des gens dont le seul point commun avec les artistes décris par Dubuffet est d’être atteint d’un handicape certain, les plaçant par définition en marge de la société. Non, toutes les productions de personnes handicapées ne sont pas remarquables ! Non leur discours simple et incohérent ne cache pas de vérité absolue sur l’art, un regard très certainement. La prétention thérapeutique et admirable, la prétention artistique détestable.
On retourne dans l’automne , pensant qu’il est bien dommage de montrer les dit handicapés comme des êtres au psychisme primaire, heureux qu’on leur mette un pinceau entre les mains.
Chronique absolument iconoclaste !
Même si je n’ai pas vu l’exposition, le titre même de celle-ci me laisse songeuse et dubitative.