Eden raconte l’évolution du garage dans les années 90, un cousin minimaliste de la house music. Nineties et musique électronique : deux phénomènes qui ont aujourd’hui le vent en poupe. Mais le film de Mia Hansen-Løve a un autre argument irrésistible : les Daft Punk.
Sur le net, on parle surtout du film parce qu’il donne un visage à Thomas Bangalter (incarné par Vincent Lacoste) et à Guy-Manuel de Homem-Christo : les deux français de Daft Punk. En interview, la réalisatrice parle d’un malentendu, même si elle avoue qu’elle a rapidement cessé de s’y opposer… On la comprend, cet amalgame est un sacré coup de pub pour ce film assez mal distribué (116 copies en France).
La B.O. met évidemment à l’honneur le garage, mais la présence de quatre titres de Daft Punk n’est pas anodine : Da Funk (1995), One More Time (2000), Veridis Quo (2001), Within (2013). Si le film se concentre bien sur Paul (Félix de Givry) – qui s’inspire largement du DJ Sven Løve, le frère de la réalisatrice – et sa passion pour la house garage, l’ascension des Daft apparaît en filigrane tout au long du film.
1995 : la bombe Da Funk
La séquence où le duo lâche pour la première fois un de leur son dans une petite soirée est véritablement grisante. Les bruits de New-York en guise de brève introduction, et après cette légère respiration : un riff assuré s’élance. Le beat funk guide ainsi les premiers hochements de tête, une surcouche bien grave enveloppe le beat, puis la distorsion bien robotique ne laisse plus de doute : la bombe Da Funk est lâchée, et la « disco moderne » est née.
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Le goût et la couleur des nineties
L’autre intérêt majeur du film est l’atmosphère des années 90, subtilement restitué grâce aux détails : vieilles étiquettes sur les bouteilles de Kro’, autocollant exact sur les vinyles, sons qui passaient en boîte… Sven Løve (il a contribué au film) confie que les éléments les plus évidents des nineties ont été atténués afin que le film ne paraisse pas trop cliché : couleurs criardes, tee-shirt rentrés dans le pantalon,etc. Il reste cependant assez précis pour nous faire retrouver le goût et la couleur des années 90.
Julien Zimmer
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