Margaux Barou ∣ Quel est le point commun entre Frida Kahlo, Clémentine Delait, Delia Akeley, Agnodice, Nellie Bly ? Vous ne les connaissez sans doute peut-être pas toutes, mais ces femmes, combattantes et déterminées, ont fait voler en éclat de nombreux préjugés pour mener la vie de leur choix. Si elles ne sont pas des stars connues de tous, une chose est sûre : ce sont « des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent ». Voici comment, Pénélope Bagieu, illustratrice et dessinatrice de bande dessinée, les présente dans les deux tomes de son ouvrage Culotées. Sous forme de mini-récits illustrés, l’auteure rend hommage et donne la parole à trente femmes, toutes plus fascinantes les unes que les autres. Initialement parues sur le site du Monde, ces bandes-dessinées vives et colorées sont toutes constituées de huit planches, ce qui permet d’aller à l’essentiel, mais surtout, de nous toucher en plein coeur. Alors que le pouvoir des femmes est un sujet plus qu’actuel, ces héroïnes se présentent comme une grande source d’inspiration et d’espoir.
Retour sur trois portraits de ces femmes culotées :
Clémentine Delait, « La femme à barbe »
Née en 1865 à Chaumousey dans les Vosges, elle se démarque très vite, dès son adolescence, du fait de sa pilosité, qui commence à se développer abondamment, notamment au niveau de sa lèvre supérieure. Elle décide de dissimuler cette particularité en se rasant jusqu’à l’âge de trente-six ans. En 1901, elle décide d’arborer une barbe frisée et prépondérante. Le bar qu’elle tient avec son mari – renommé Le Café de la Femme à Barbe – fait succès grâce à son physique atypique qui attise la curiosité des clients. Sa célébrité prend alors une ampleur considérable durant la Première Guerre Mondiale pendant laquelle elle devient la mascotte des Poilus. Alors que de nombreuses personnalités la réclament, notamment le Prince de Galles, elle décide de proposer des spectacles cabarets dans lesquels les clients affluent.
Nellie Bly, journaliste d’investigation
Née sous le nom de Elizabeth Jane Cochrane en 1864 en Pennsylvanie, elle était destinée, comme un grand nombre de femmes à l’époque, à devenir gouvernante ou demoiselle de compagnie. Opposée à ce destin, elle se met à écrire des poèmes dès l’âge de seize ans et part pour Pittsburgh, à la recherche d’un travail. C’est alors grâce à son culot, en réagissant à une tribune sexiste du journal Pittsburgh Dispatch qu’elle obtient une place au sein de la rédaction sous le pseudonyme de Nellie Bly. Elle se dirige alors peu à peu vers le journalisme d’investigation, chose extrêmement rare pour les femmes de son époque. Spécialisée dans le monde ouvrier, elle fait le choix de donner la parole aux femmes en décrivant leurs conditions de travail souvent très difficiles. Malgré de nombreux obstacles, elle s’est dotée d’une grande persévérance pour réaliser ses souhaits, notamment faire le tour du monde en près de soixante-douze heures, le record de l’époque.
Sonita Alizadeh, rappeuse afghane et exilée militante
Née en Afghanistan en 1996, elle brise les codes dès son plus jeune âge, quand, seulement âgée de dix ans, elle échappe à un mariage forcé. Dès lors, sa famille décide de fuir en Iran. C’est alors ici que naissent ses plus grandes revendications. Sonita Alizadeh se met à écrire du rap pour contester la situation que doivent subir les jeunes filles de son pays, victimes de mariages précoces. Malgré le fait qu’il est interdit pour une femme de chanter publiquement en Iran, Sonita commence à enregistrer ses chansons. Elle devient alors peu à peu un symbole de la lutte contre le mariage forcé avec sa vidéo de rap Brides for Sale.
Pour découvrir vingt-sept autres portraits de femmes extraordinaires, foncez acheter Culottées de Pénélope Bagieu. En novembre, un coffret spécial regroupant les deux tomes de Culottées a été mis en vente, avec une petite surprise glissée à l’intérieur.
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