Albien Gakegni ∣ Clôture ce samedi 10 mars, de la semaine de la Carte Blanche avec un atelier d’écriture dirigé par l’auteure du collectif Projectile, Agathe Peyrard.
Pendant trois heures, des apprenants se sont invités à la découverte de l’écriture littéraire à travers l’expérience riche de cette diplômée en dramaturgie. De la théorie à la pratique l’écart est perçu au cours de cette séance, comme un vide qui transforme presque les deux moments en un seul. Un travail complexe au départ, mais qui finira par devenir un simple jeu de mémoire.
L’activité pratique consistait à travailler essentiellement sur la contrainte formelle dans l’écriture. On s’exerce à partir de soi, malgré le vagabondage de l’esprit qui peut parfois s’approprier ce qui vient de l’autre. C’est ce qu’on appelle l’exercice horrifique, une sorte d’obligation à se conformer à un principe donné. Cette contrainte qui se base sur l’idée de la limitation du temps, favorise le choix de ce qui est simple et permet de développer la capacité de la mémoire à pouvoir sauvegarder des informations. Ainsi à partir des phrases comme « Se mettre nu pour… » de Peter Handke les apprenants doivent développer une idée qui complète la phrase entendue en trois minutes. A travers le choix des mots qu’il opère, celui qui écrit doit être en mesure de produire de l’excitation chez son lecteur. Des mots qui cognent fort et qui permettent de trouver sa propre langue. Cet atelier a été conçu aussi pour savoir où l’on se positionne par rapport à l’écriture et comment bien écrire un texte surtout. Ceux qui y ont participé, ont appris que par la mise en avant du concret, dans un rythme donné, celui qui écrit choisit volontairement d’emmener le lecteur quelque part.
Après la contrainte, la liste a été la deuxième forme d’écriture enseignée. Elle consiste en la recherche d’une sorte de dissymétrie, c’est-à-dire d’une représentation qui manque d’harmonie dans l’écriture. Donner de la chair au mot, travailler avec l’immédiat et le banal, autant de notions qui ont complété les connaissances de ceux qui s’essaient déjà à l’écriture littéraire.
L’atelier s’est terminé avec l’écriture du Haikou. Nom de la capitale de la province insulaire chinoise de Hainan, le mot deviendra un poème du même titre que le Tanka, inspiré de la tradition japonaise et adapté au mode de la pensée francophone. Un exemple de Haikou nous inspirera tous :
Dans le champ de ma vision
Elle est belle
Mais l’œil est obsolète.
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