Elle court elle court, la Cie Désirades

Annie Welter | La Course : une pièce poétique, puissante et touchante, à la croisée entre course à pieds frénétique, solitude post rupture et « épanouissement » professionnel.  Jusqu’au 7 avril au Théâtre La Reine Blanche.

On avait découvert leur univers en 2016 au Théâtre de Belleville, avec la pièce Éclipses, et lors de Cartes Blanches à Paris 3, notamment avec le court métrage Love is Gone ; la Compagnie Désirades est de retour en 2018 avec La Course. Une écriture clairvoyante sur notre société, mêlée à l’esthétique unique de la compagnie : c’est le combo gagnant pour Valérian Guillaume, Arthur Daniel et Jeanne Desoubeaux.

Une jeune femme et un jeune homme nous expliquent comment (et pourquoi) ils se sont mis à courir. Relatent les bienfaits de la course à pieds sur le corps et sur l’esprit. Comment courir les a rendus plus productifs au sein de leur entreprise, leur permet de dépasser leur rupture amoureuse, leur insomnie et leur sentiment de futilité… ou presque.

Sur le sol, des dizaines de cabas de supermarchés, qui crissent sous les pas des comédiens. Des couvertures de survie sont pendues au plafond, et ondulent doucement lorsqu’on les frôle. Derrière, un grand drap blanc sur le mur du fond. Les comédiens entament leur premier dialogue dans le noir, avec pour seule lumière des lampes frontales, en effectuant mécaniquement une série de pas. Ils racontent leur quotidien face au public, installé en U autour de la scène, en créant une interaction permanente. On découvre en simultané les pensées des coureurs, quelques secondes avant le top départ d’une course. 3… ne pas défaillir. 2… persévérer. 1… aller tout droit, toujours tout droit… Partez. En fait, on retrouve dans La Course de nombreux éléments de décors et de mise en scène d’Éclipses ; et c’est avec plaisir que l’on replonge ainsi dans l’univers poétique et onirique de la compagnie Désirades.

Le texte de La Course est un véritable bijou ; les amateurs de running pourront s’y reconnaître, hocheront de la tête en entendant les personnages vanter les atouts de ce sport. Ceux qui pensent que la nature de l’Homme est d’être productif en entreprise trouveront ces paroles justes, censées, rationnelles. Mais les détracteurs du « footing » entendront ces témoignages de façon ironique, et riront (beaucoup). Ils verront dans La Course les travers de la culture d’entreprise, de la vie en ville et de la productivité humaine. Un texte sur le fil, d’une tendresse saisissante et d’une ironie implacable, interprété par deux comédiens émouvants et toujours dans la justesse.

Il est donc de circonstance de vous conseiller de courir à la Reine Blanche voir La Course, jusqu’au 5 avril ! 

Plus d’infos sur la Compagnie Désirades sur Facebook !

 

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