Edmond, la face cachée de Cyrano

Emma CaputoSuite à son succès en 2017, la dernière pièce d’Alexis Michalik fait son retour au théâtre du Palais Royal du 20 avril au 16 décembre 2018. A une époque où le public délaisse les alexandrins au profit des vaudevilles, Edmond Rostand ne parvient pas à faire son deuil de ces formes jugées dépassées. Cette obstination le tient à l’écart du succès et le dramaturge peine à subvenir aux besoins de sa famille. Pour échapper à cette situation, Edmond propose à Coquelin sa dernière pièce, une comédie héroïque rédigée en vers. Seulement, cette œuvre n’existe pas. La course contre la montre est lancée et c’est dans l’urgence que le dramaturge écrit ce qui deviendra son chef-d’œuvre : Cyrano de Bergerac.

Edmond, l’histoire derrière l’œuvre

Si l’histoire de Cyrano de Bergerac est connue du grand public, celle de son créateur demeure plongée dans l’ombre. Et si la découverte de la genèse de l’œuvre est susceptible d’éveiller la curiosité et l’intérêt des admirateurs de Cyrano, elle n’est pas la seule raison du succès d’Edmond. Le dramaturge ne se contente pas d’exposer cette histoire mais il parvient, par divers moyens, à nous entrainer dans une véritable aventure.

La grande diversité des personnages contribue à cet effet ; chacun d’entre eux apportant sa spécificité à l’œuvre. En effet, certains s’avèrent très attachants, notamment Edmond. Le dramaturge n’est désormais plus réduit au statut d’auteur de Cyrano aux yeux du spectateur. On se laisse attendrir par ce poète rêveur, égaré dans un siècle contraire à son amour des alexandrins. Le cumul de ses mésaventures nous émeut et nous amuse si bien que nous espérons voir sa situation s’améliorer. Inversement, certains personnages confèrent à la pièce une légèreté comique appréciable tout en demeurant nécessaires à l’histoire. Parmi eux figur

ent notamment les producteurs de l’œuvre d’Edmond dont les manières, la constante préoccupation des bénéfices et l’improbable accent corse créent un effet comique particulièrement réussi.

Quant aux décors, réalistes sans être illusionnistes, ils permettent aux spectateurs de s’immerger dans l’histoire sans que le cadre dans lequel elle se déroule ne lui fasse de l’ombrage. Simples mais efficaces, ils varient selon les interminables pérégrinations des protagonistes et contribuent au dynamisme de la pièce.

En définitive, le succès de l’œuvre est dû à l’audacieuse association de documentation, d’émotion et d’humour. Si Alexis Michalik nous propose une histoire véritable, elle n’en est pas moins racontée avec des personnages semblables à ceux des fictions : attachants pour certains, sources de comique pour d’autres, ces êtres de papiers nous intéressent à leur sort si bien que l’on partage leurs inquiétudes jusqu’au dénouement de l’œuvre où la première de Cyrano connait un succès triomphal.

Un bijou aussi enrichissant que divertissant à ne pas manquer !

Des places sont encore disponibles jusqu’au 16 décembre à partir de 17€ sur le site internet du théâtre du Palais Royal : http://theatrepalaisroyal.com/reservations/

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