Albien Gakegni ∣
Tu voleras au-dessus de mon espoir
Des efforts et des méritants que j’aurai acquis
Tu plongeras dans le sein de mon bonheur
Sans jamais une seule fois te lasser.
Je garderai pour toi, ma fille, ce sac rempli d’or
Jusqu’à ce que tu viennes auprès de moi.
Je conserverai mon savoir pour t’enseigner
Et mes amitiés pour que tu sois toujours entourée.
Dans ta main droite je mettrai une petite pièce
Qui portera mon visage afin qu’on te reconnaisse
Et dans ta bouche je mettrai les bonnes formules
Pour que ma bienveillance ne soit jamais oubliée.
Tu aurais été là, tu aurais précédé ce jour-là
Sans que se sache que tu vis déjà près de moi.
Je te sens venir dans le plus profond de ma nuit
Je patienterai cet instant toute ma vie.
J’ai inscrit ton nom là où la mémoire si faillible
Ne saura l’effacer, ni moins encore l’oublier.
Voici, j’ai préparé une chaise près d’elle
Où tu t’assiéras aux heures de mes repas.
J’aimerai chaque jour te voir sourire
Je préférerai chaque heure que tu me regardes
J’aurai des mots pour pérenniser ta bonne humeur
Même lorsque les plus grands maux surgiront.
Tiens, voici ce que je poserai à ton chevet
Les médailles d’or, de bronze et d’argent
Qui symboliseront tes victoires dans l’avenir
Quand viendra pour toi le moment de combattre.
Un oiseau chantera chaque matin pour ton réveil
Un paradisier viendra pendant tes heures de solitude
Tu seras la bienvenue, heureuse, dans cet univers
Où l’espoir n’est plus qu’une branche pour ne pas tomber.
Je t’écris ces mots qui formeront un souvenir
Et qui témoigneront que je t’ai vue venir
Dans une vision et dans un rêve à la fois étrange et familier
Où elle, inconnue, te caresse avec soin et amour
Des paroles que je ne saurai rattacher à mon idéal
Une chose qui n’existerait nulle part.
Je choisis pour toi ce chemin où les chaussées sont nommées
Je choisis pour toi une vie que je ne saurais plus avoir.
Extrait de son recueil de poésie Chant des Tropiques
Très très beau. J’aime beaucoup. Merci !