L. Boulesteix |
En ces temps de rentrée scolaire, ponctuée par de multiples galères administratives dont seule Paris III a le secret, les étudiants s’affairent à régler leurs problèmes de salle, s’agacent, soufflent, râlent et finissent finalement par jeter l’éponge au vu de la queue démentielle formée devant le bureau du BET. En bref, ils sont stressés et n’hésitent pas à le manifester.
Le « stress », ce mot dont l’allitération rend la sonorité agaçante et insupportable, cet ennemi de la concentration et ce fournisseur de boutons d’acné en tout genre n’est pas issu du monde anglosaxon comme il pourrait laisser penser mais bel et bien de notre cher latin, cet ancêtre du français qui a fait vibrer des milliers d’étudiants durant leurs tendres années collège et lycée. En effet, « stress » tire son origine du latin « destresse » que le français, friand de difficulté et d’accents, a changé en « détresse », mot à connotation négative qui renvoie à un sentiment de panique. Ne faisant pas dans les sentiments, le stress, quant à lui, fait plutôt allusion à la brutalité, aux actes physiques résultant de la réception d’une décharge électrique, d’un stimulus difficile à supporter.
Fort heureusement, à en croire un certain dicton, toutes les bonnes choses ont une fin. Il ne fait alors aucun doute qu’un seul souffle du vent mauvais de l’automne, accompagné de ses sanglots longs et de ses violons, suffira à emporter tous ces tracas !