Le mot du mois #2 : BORDEL

L. Boulesteix | Les temps sont durs, la Toussaint pointe son nez mais au niveau de l’administration de Paris III, c’est toujours autant le bordel. En voilà un mot qui brûle toutes les lèvres, même celles des plus haut placés, et en fait jaser plus d’un. 

De registre familier et polysémique, le mot « bordel » fut moult fois transformé. Tirant son origine de « borde », qui découle de l’allemand « borda » et signifie « petite maison », il a évolué vers le côté obscur de la force pour faire ensuite plus spécifiquement référence aux maisons de passe. Effectivement, ne faisant pas dans la dentelle, les prostituées n’avaient d’autre choix que d’exercer leurs activités nocturnes dans un lieu quelque peu excentré de la ville, c’est-à-dire en périphérie, au bord de la cité. Mais vacarme oblige, la profession a rapidement fait prendre un tournant au bordel qui fut alors utilisé pour évoquer le bruit, une situation dérangeante et créatrice de désordre.

Cependant, comme avec le temps va, tout s’en va, sa connotation négative a pris le dessus. Il s’avère être aujourd’hui l’un des jurons les plus célèbres, ce qui en a presque fait oublier son sens premier afin de faire place à l’expression de l’insatisfaction. Cette dernière est d’ailleurs actuellement très vive chez les meilleurs ennemis des Parisiens, les Bordelais. Ces gens huppés et à première vue peu chaleureux résident dans une ville aisée qui, peu glorieusement, tire également son nom de « borde »… Allez, sans rancune, on boira un verre de l’amitié à la descente du TGV.

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