Elie Polselli | Après avoir écumé les documentaires Netflix, sur des personnalités plus ou moins intéressantes, je décidais de trouver un reportage qui soit pertinent. Un qui transpire le vécu et la vie. Qui décrit, dévoile et dénonce. Arte en proposait un captivant début décembre : Une féministe face aux talibans.

Les Talibans sont ainsi au pouvoir depuis 6 mois.Dans un pays rongé depuis août par la charia, la guerre civile, et qui prive sa population de droits fondamentaux, Fawzia Koofi incarne la résilience. Ex-députée afghane, elle est s’exilée en France. Elle se démène pour que les Européens aident le peuple afghan.
Dans ce reportage, les journalistes Sylvie Cozzolino et Thierry Trelluyer prennent le contrepied du phénomène migratoire, abordé habituellement dans sa globalité. Ils se focalisent sur le portrait de cette femme. Après les images chaotiques de foules
fuyant le régime théocratique, ce reportage met en lumière un visage. Il le médiatise et lui donne du crédit. L’idée est la même qu’Eden à l’Ouest, où Costa Gavras filme l’histoire individuelle d’un seul migrant qui découvre l’Europe. Sauf que ce n’est pas de la fiction.
On suit la résistance politique de l’intérieur. Au plus près des salons, appartements et salles de classes, qui deviennent des lieux secrets de contre-pouvoir. La narration des évènements majeurs en Afghanistan est très masculine. Or ici, la lutte contre les Talibans passe par les femmes, dont la parole se libère courageusement. Pendant son séjour en France, et visiblement très émue, l’ancienne députée souligne l’importance de ces revendications. Fawzia Koofi fait le pont entre Europe et Moyen-Orient. En tant que spectateur français, on se sent réellement concerné. Toujours plus que par un arnaqueur de Tinder.
Depuis l’invasion russe en Ukraine, l’accueil migratoire semble évident et de bonne charité chrétienne. Les Afghans ont-ils eu le malheur de ne pas être Ukrainiens ?
Pour plus d’informations sur la situation en Afghanistan, rendez-vous sur cet article publié récemment sur le blog de Nouvelles Vagues.
1 commentaire